« Journée de solidarité »

RAPPEL :

La   journée de solidarité a été   instituée en 2004 par le gouvernement à la suite de la canicule de l’été 2003 qui entraîna la mort de près de 15 000 de nos anciens dans une certaine indifférence… Depuis, chaque salarié doit travailler une journée supplémentaire chaque année. Le salarié fournit à son employeur cette journée de travail gratuitement (sans rémunération) et une contribution financière de 0,3% de la masse salariale est versée par l’employeur.

Aujourd’hui, force est de constater que les problèmes de financement pour la prise en charge des personnes âgées et des personnes dépendantes, n’est pas du tout du tout assurée par l’État. Les nombreuses grèves dans les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) en sont la preuve. Mouvement de grève ayant débuté bien avant la crise du covid.

Depuis   2008, la date est fixée par accord d’entreprise, à défaut d’accord collectif il revient à l’employeur de déterminer seul la date de cette journée (initialement le lundi de Pentecôte) et ses modalités d’accomplissement après simple consultation du CSE.

Depuis, à chaque NAO (négociations annuelles obligatoire), la CGT de Beaulieu demande que cette « journée de solidarité » soit versée sans, pour autant, qu’il soit demandé aux salariés d’effectuer une quelconque journée de travail supplémentaire, d’ailleurs, depuis une circulaire de novembre 2005, les entreprises ont toute latitude pour cela.

Bien évidemment notre revendication n’a jamais été prise en compte, ni même discuté par la direction car c’est « tout bénef » pour l’employeur.

En effet, une journée de travail équivaut à 0,43 % du salaire annuel, mais la part versée par l’employeur n’est que de 0,30 % !!! Chercher l’erreur.

Le travail non rémunéré du lundi de Pentecôte, ou de tout autre jour de l’année, qualifié abusivement de “ jour de solidarité ”, est une fausse mesure de solidarité envers les personnes dépendantes et une vraie disposition de recul social pour les salariés, au profit des seuls employeurs et des orientations voulues par le Medef.

Ce jour n’est pas un jour de solidarité, mais un jour d’arnaque.

Depuis la mise en place de ce dispositif les directions successives ont fait quelques tentatives d’imposer le travail en « horaires affichés » de cette journée dite de "solidarité » qui se sont tous soldées par des mouvements de contestation des salariés suivis d’appel à la grève. Ensemble nous avons toujours réussi à imposer à la direction le respect du volontariat.

Après des années d’efforts non récompensées, de non-reconnaissance et d’ascenseur sociale en panne (quand il ne repart pas en arrière) les salariés sont fatigués, désespérés, désabusés après avoir tant donné à Beaulieu.

Les ordres et les contre-ordres, les horaires à rallonge pour une partie des salariés, les annulations de jours travaillés pour d’autres,

les manques de moyens où il faut toujours faire plus.

Plus de mauvaises pièces plus de retour qualité, plus avec moins.

Le manque de formations,

le manque de temps,

les chantiers bâclés, alors qu’il faut produire des pièces bien souvent mauvaises.

Le calcul des objectifs qui oublie toujours de prendre en compte des opérations, quand ce ne sont pas des chronométrages fantaisistes.

Le sacro-saint D.L.E qui désorganise, qui fait virer les camarades intérimaires du jour au lendemain pour des chiffres bien souvent peu significatifs. Les démissions en cascade, les petits arrangements entre amis.

Les contradictions de la direction qui demande aux salariés de prendre congé pour faire des économies pour ensuite afficher des horaires obligatoires pendant un jour férié/fêtes de familiale.

La crise sanitaire, le déménagement, le JIT de Sochaux, nos congés d’été, l’insupportable pression mise sur nos responsables de secteur et, par ruissèlement, sur tous les salariés toutes ces aberrations conduisent à une souffrance au travail, qui ne fera qu’accentuer un mal- être profond qui depuis des années a transformé l’usine dans toutes les catégories socioprofessionnelles. La vraie question que devrait se poser la direction est pourquoi ne trouve-t-il plus suffisamment de volontaire pour un inventaire (ou un samedi) ?

Devant le mécontentement des salariés, contre la dégradation de nos conditions de travail, pour la création de nouvelles embauches et pour de meilleurs salaires la CGT BEAULIEU appelle à faire grève le lundi 24 mai 2021

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