Le 15 janvier 2020, le comité de groupe européen de General Electric Power faisait une déclaration à laquelle les dirigeants politiques français et européens seraient bien avisés d'accorder le plus grand intérêt.
«...Nous, représentants des employés de GE Power, sommes amenés à questionner l’avenir de cette entreprise sous le management de General Electric.»
Ce questionnement est l'aboutissement d'une analyse sur la restructuration en cours du secteur gaz qui fait apparaître clairement que :
-la direction de GE n' a aucune vision industrielle de moyen et long terme pour répondre aux besoins énergétiques,
-les sites européens de GE sont progressivement vidés de leurs capacités de production, de recherche, et de toutes les fonctions support.
-la logique financière la plus extrême est appliquée à l'entreprise, avec l'abandon des activités jugées «sans valeur» dès lors que la marge n'est qu'à un chiffre, pour ne retenir que les segments peu nombreux qui offrent des marges à deux chiffres. Un «pilotage au trimestre» est pratiqué dans une industrie qui se construit précisément par le temps long de investissement.
Le pouvoir absolu du capital, son coût, l'éviction des salariés de tout processus de décision font que la maîtrise énergétique en Europe, dont les immenses atouts industriels de la France, sont aujourd'hui menacés de disparition.
Pour le parti communiste il n'y a pas d'avenir avec General Electric. Il est impératif et urgent de construire un projet cohérent de maîtrise publique de toutes les branches énergétiques contrôlées par GE: celles qui sont à vendre (nucléaire-charbon), comme celles qui sont délibérément affaiblies (réseaux, gaz, hydroélectrique).
La faute de la vente d'Alstom énergie à GE en 2014, qui engage totalement la responsabilité d'Emmanuel Macron, après celle du secteur gaz en 1999, doit être réparée. 3000 emplois ont été supprimés au lieu des 1000 promis en 2015!
Ce pôle public de l'industrie énergétique a vocation à innover socialement avec une gouvernance qui associe aux décisions stratégiques les salariés et les élus des territoires concernés par les sites. En s'affranchissant des critères de la finance, en s'engageant dans un partenariat avec le fournisseur du service d'électricité EDF, dont le projet de démantèlement Hercule doit être abandonné, il redonnera de la cohérence à la politique énergétique française et un potentiel de réponse aux besoins européens.
Les luttes de résistance se multiplient de toutes parts. Il est urgent de les faire converger sur le projet commun d'une filière énergétique capable de répondre au défi d'une électricité continue, accessible et décarbonée, et de réunir une grande mobilisation politique sur cet enjeu vital.
Le parti communiste apporte sa contribution à cette construction collective, en initiant un processus d’États Généraux de l’Énergie, dont l'acte 1 sera une rencontre nationale avec les salarié.e.s de la filière de l’électricité, ouverte à toutes et tous.
Quelle industrie pour quel service public de l’électricité ?
Samedi 13 février 2021 – 10h 17h
Siège du PCF, Place du colonel Fabien à Paris (si le protocole sanitaire le permet)
Et à distance Inscription : pcf.fr