Hier et demain, à Montain et ailleurs…

Quand on regarde les activités générales des associations locales du type foyers ruraux dans nos régions, il est aisé de faire une observation intéressante, qui mérite une réflexion en profondeur me semble-t-il.

Regardant de près les activités largement mises en œuvre dans ces associations on constate que l’orientation générale des choix de mobilisation sont orientés majoritairement vers le passé. Au hasard :

Battage à l’ancienne , la classe comme autrefois, la cuisine de ma grand-mère, le Biou d’Arbois qui sacrifie à une tradition très ancienne, réunion de tracteurs anciens, rassemblement de voitures anciennes, devant un château du 18 éme siècle…

De plus, l’estimation des sommes consacrées aux sauvegardes des monuments anciens par l’état, donne le vertige…sommes nous dans le culte du passé ?

Pour ceux qui pédalent dans la choucroute, on entend souvent la justification des responsables du genre « ça crée des liens » et des liens pour quoi faire ? Dans quel but ? Lier qui ? avec qui ?

La liste est encore très longue, la nostalgie coule à flot, le regret du passé célébré dans beaucoup de cas, conduit à un aveuglement voir à une immobilité mentale qui colonise les esprits.

C‘est vrai que regarder en arrière est relativement commode et sans risques, l’aventure est nulle, le jugement est plutôt bienveillant dans la pensée dominante et surtout laisse le futur aux mains des  « experts » et autre futurologues qui ne sont pas autre chose que des escrocs !

Alors que nous étions tous affairés à Montain ce 27 septembre, ce jour là, des foyers ruraux organisaient des »choucroutes dansantes » quand ce n’était pas une soirée «  moules frites » ou un loto qui stimule le gout du gain sans effort ! La reconstitution historique en costume d’époque avec combat aux armes anciennes tient le haut du pavé et représente le summum de la culture populaire. En Vendée les fous du puits symbolisent le modèle de cette aberration.

Le regard vers le passé est rassurant et permet de justifier l’immobilité de la créativité et le confort de l’esprit !

Nous arrivons aux confins d’une période où le regard vers l’horizon devient un devoir pour nous, mais surtout pour ceux qui vont nous suivre : regarder haut et loin vers l’horizon, ou si vous préférez adopter » l’état d’esprit du soleil levant » comme disait le poète résistant René Char, devient une urgence impérieuse.

Commentaires

  • En grande partie ,ce genre de

    En grande partie, ce genre de passé manifeste un indéniable recours au conservatisme et un besoin de refuge  et évoque une vie par procuration et virtuelle. De là se profile un renoncement au réel, au maintenant dans le sens de maintenir, tenir dans la main ce qui est et ce qui est possible de  faire en commun au risque de l'innovation. Ce qui caractérise le debout de l'utopie.

    Par contre, justement, en parlant d'utopie et d'utopistes, notre passé qui nous constitue dans le réel peut être une base d'enseignement et  d'autorité de nos vies, dans le sens d'auteur ou acteur de celles ci, à condition que puissent émerger des formes d'intelligence ; c'est à dire de relation, de mise en accord entre pensée et pratique tout en visant  la part sensible de l'humanitude attitude portant haut et beau la résolution de vivre le mieux que au mieux …

    La bêtise est foudroyante mais n'atteint réellement que qui y consent et ne peut s'arroger toutes les palettes de nos vies .  

    L'inespoir cher à Camus est porteur aussi de création  d'un mieux à vivre.

     


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