General Electric Belfort : nouvelles délocalisations en plen COVID-19

En 2019, General Electric justifiait 792 suppressions d’emplois à Belfort par une hypothèse de baisse de marché non avérée. En réalité, cela visait à masquer un vaste plan de délocalisation en Hongrie, Pologne et Inde, contraire aux accords signés avec l’état français en 2014 lors de l’acquisition d’ALSTOM. Comme prévu par les experts, le marché a depuis rebondi pour atteindre 39 GW en 2019, soit 60% au-delà des hypothèses de GE dans son projet de restructuration.

A peine 6 mois après la signature des accords de 21 octobre 2019 marquant la fin d’un conflit de 5 mois à Belfort, toutes les mesures de réduction des coûts et les efforts consentis par les salariés ont été négociés et sont en cours de mise en oeuvre : 455 départs volontaires enregistrés, suspension pendant 3 ans de nombreux acquis sociaux, fermeture de plusieurs bâtiments…

Mais concernant les contreparties négociées par l’intersyndicale pour garantir la pérennité du site, General Electric traine des pieds voire ne compte plus respecter ses engagements :
- La création de 200 emplois dans l’aviation semble compromise
- GE accélère le transfert de la fabrication en Hongrie qui avait été décalé d’un an
- Le manque d’engagement de GE dans les projets structurants de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et compétences) et projet industriel met en péril l’avenir du site.

Du point de vue de l’activité, le département commercial et gestion de projet en charge des régions Europe, Afrique et Moyen-Orient, ne travaille maintenant plus que sur le marché européen.

Le département d’ingénierie a vu plus de la moitié de ses effectifs délocalisés en Inde. Et la contrepartie de sous-traitance locale prévu chez SEGULA ne s’est pas matérialisée. Le département production souffre maintenant d’un manque de compétences et capacité uniquement lié au PSE. Mais c’est l’argument du COVID-19 qu’a utilisé GE lors du CSE du mercredi 13 mai pour justifier de nouvelles délocalisations, à la hâte, bien que le site industriel tourne à 90% dont 75% en production avant même la réouverture des écoles, dans une région particulièrement touchée.

Au lieu d’augmenter la capacité (utilisation surface disponible, ajout équipes de week-end, heures supplémentaires, décalage des départs PSE de 3 mois, intérim…) GE veut délocaliser aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, notamment près de 30% de l’activité réparation rotor. Cette délocalisation n’a pas de sens, car les pièces étant en stock à Belfort, le transport coûterait plusieurs millions d’euros et prendrait plusieurs mois, sans compter les problèmes de douane. De plus, nos clients principalement européens et d’Afrique francophone s’opposent à voir leurs rotors réparés ailleurs qu’à Belfort et n’ont pas de besoin pour l’instant. Cette délocalisation d’activités lucratives dégraderait encore davantage la compétitivité de l’entité belfortaine et les finances de l’état français.

GE continue de se moquer de la France et de ses salariés. L’intersyndicale demande l’intervention urgente de l’Etat français afin que GE respecte les engagements stipulés dans les accords de 2014 et 2019, et particulièrement l’accélération du projet industriel et de la GPEC pour garantir la pérennité du site de Belfort… au lieu de délocaliser… avant qu’il ne soit trop tard !!!

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