Fusion des lycées Viette et Grand-Chênois à Montbéliard : première victime, le club scientifique

La coordination des personnels du lycée Viette et Grand Chenois, soutenue par les Syndicats SNES-FSU, SE-UNSA, SNFOLC, SGEN-CFDT, SUD Education, a écrit à Factuel un texte très argumenté.

Le club scientifique et technique du lycée Viette a été créé en mai 2006. Selon les années, 6 à 10 élèves participent aux activités proposées le samedi matin de 8h à midi et quelques jours pendant les congés scolaires. Il est animé par Corinne Pouderoux et François Lachambre, rejoints par Emmanuelle Marion en 2013.

Les élèves présentent très régulièrement leurs travaux à la fête de la science et s'inscrivent à des concours scientifiques. En dix ans :
- 15 inscriptions à des concours nationaux (Faites de la science, Olympiades de physique, C.génial),
- 7 fois en finale, la dernière en janvier 2016, (prix national de l'espace, prix de la fondation IBM, premier prix aux olympiades...),
- 1 sélection par le CNES pour la conception et la réalisation d’expériences en impesanteur à bord de l'airbus zéro G,
- 2 invitations à participer à des séminaires scientifiques,
- une quinzaine de visites de laboratoires et de nombreuses activités culturelles...

La fermeture du lycée le samedi a été décidée par l'équipe de direction et appliquée à la rentrée 2008. Prenant acte de l'impossibilité de planifier les séances pendant les horaires d'ouverture du lycée, l'équipe de direction décide de confier à Monsieur Lachambre une clé et un code d'alarme spécifique.

Depuis 7 ans et demi, soit 2600 jours, plus de 1500 heures d'activités du club scientifique ont été organisées en dehors des périodes d'ouverture du lycée, avec l'autorisation de la direction sans que cela pose le moindre problème de sécurité des personnes ou des biens.

L'interdiction de réunion du club scientifique le samedi matin équivaut à la fermeture du club scientifique. En effet, en 2007, plusieurs solutions alternatives ont été testées pour les horaires de fonctionnement du club :
- le soir après les cours,
- le mercredi après-midi,
- le samedi matin.
Seule la solution du samedi matin (8h-12h) s'est avérée efficace : Le soir, les élèves sont fatigués et la séance est trop courte. Le mercredi après-midi, des élèves ont des activités sportives et il peut y avoir du travail scolaire à effectuer pour le lendemain. En revanche, l'ambiance est plus sereine le samedi matin et les 4 heures permettent vraiment une activité expérimentale.
C'est comme si on interdisait à un club d'astronomie de se réunir la nuit !

Les raisons invoquées par le Proviseur :

la sécurité : le proviseur affirme qu'il n'empêche pas le club de fonctionner et qu'il a pris cette décision parce que le règlement exige la présence d'un membre de l'administration lorsque des activités ont lieu dans l'établissement. Mais cette règle ne semble pas s'appliquer aux activités péri-scolaires .Une mesure de sécurité dont l’urgence peut sembler paradoxale et démesurée, quand on pense que l’ensemble des élèves des deux établissements croisent la voie des Bus (allée Kegresse) quatre fois par jour sans qu’aucune disposition sérieuse ne soit prise concernant la vraie sécurité de ces élèves.

Une décision unilatérale et précipitée

Le proviseur l'a dit lui-même en fin de Conseil d’Administration : il n'a pas de temps à perdre pour une affaire qui ne concerne que quelques élèves, il a ensuite balayé toute protestation d’un revers de main.

La création d'un seul grand établissement de plus de 2000 élèves va rendre plus difficile, sinon impossible l'organisation d'activités péri-scolaires ou de projets pédagogiques diversifiés qui constituent un plus, particulièrement enrichissant pour les élèves.

On peut s’interroger par ailleurs sur une curieuse coïncidence : un des animateurs du club scientifique participait à la distribution de tracts contre la fusion lors des dernières portes ouvertes trois jours avant l’annonce de la disparition de fait de ce club .

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