Fukushima : 10 ans déjà

Le 11 mars, cela fera 10 ans … 10 ans déjà que le séisme et le tsunami qui a suivi ont dévasté la côte japonaise, 10 ans déjà que 3 des 6 réacteurs de la centrale de Fukushima Daïchi sont entrés en fusion, 10 ans déjà que le monde ferme les yeux, comme pour oublier une catastrophe qui n’est pas terminée et impacte toujours la santé et l’environnement, comme pour oublier la dangerosité…

Les habitants de Fukushima, réfugiés dans d’autres villes, parfois à l’autre bout du Japon, eux ne peuvent oublier. Tout comme les enfants malades, les victimes en procès, les liquidateurs qui travaillent encore d’arrache-pied dans des conditions périlleuses en espérant nettoyer ce qui ne peut sûrement pas l’être… Pour l’écologiste Pascal Blain, tête de liste pour le Jura « Écologistes et Solidaires ! » aux prochaines élections régionales avec Stéphanie Modde, « les conséquences de la catastrophe sont toujours à l’ordre du jour ! même si la propagande autour des Jeux Olympiques de Tokyo voudrait laisser croire que l’accident appartient au passé ». La question des eaux contaminées est en effet devenue le sujet central de Fukushima depuis plusieurs années.

La mer n’est pas une poubelle !

On est depuis 10 ans, et pour encore longtemps, obligé de refroidir jour et nuit le corium (cœur fondu) avec de l'eau. Une eau irréversiblement contaminée dès lors. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), affirme qu’il n'y aura plus de place en 2022 pour stocker ces eaux contaminées et envisage avec le gouvernement japonais de déverser les millions de m3 d’eaux contaminées de la centrale dans l'océan Pacifique. « C'est évidemment l'option la moins onéreuse. Mais quelles seraient les conséquences pour la population locale, notamment pour les agriculteurs et pécheurs qui s'opposent vigoureusement à cette solution ? et pour le vivant partout sur la planète ? » s’interroge le chef de fil écologiste. Environ 80% de l'eau stockée aujourd’hui contient encore de nombreux éléments radioactifs dangereux pour la chaîne alimentaire, bien au-delà des normes fixées …. « La mer ne doit pas être une poubelle nucléaire. Cela aurait des impacts nocifs à la fois sur l'écosystème marin et sur les humains de très longues années durant ».

Vers une Région zéro fissile

Stéphanie Modde rappelle que « La Région Bourgogne Franche-Comté est exposée au risque nucléaire de par sa proximité avec la Centrale de Belleville dans le Cher et la Centrale du Bugey dans l’Ain. Notre responsabilité est de protéger les populations, en affrontant cette réalité et en arrêtant de nier cette évidence ».

« La France doit sortir du nucléaire avant une nouvelle catastrophe » affirme le candidat écologiste. De nombreuses études ont démontré la faisabilité de scénarios 100% renouvelables. Il précise : « Les écologistes proposent que la Région apporte un soutien massif aux dispositifs de rénovation des bâtiments, d’efficacité et de sobriété énergétique, mène une lutte ambitieuse, dotée de moyens, contre la précarité énergétique, en lien avec les départements, accompagne le développement des énergies renouvelables, des filières d’approvisionnement et de la gestion de l'intermittence. »

L’heure est venue de mettre en œuvre l’industrialisation du démantèlement et la reconversion des emplois des travailleurs du nucléaire, nombreux en Bourgogne-Franche-Comté. Les écologistes proposent un contrat de Plan entre l’État et les Régions, avec en pilote le Conseil Régional, pour maîtriser les techniques de démantèlement, de décontamination et de reconversion. « Un contrat qui ne saurait exister sans un volet social à la hauteur des enjeux, qui ouvre la discussion avec les travailleurs du nucléaire en leur proposant notamment la reconversion dans le secteur des énergies renouvelables » conclu Pascal Blain.

https://ecologistesetsolidaires.fr/

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