Financement de Dole-Tavaux : nos impôts servent-ils les bonnes priorités ?

En 2007 lorsque l’État s’est désengagé de l’aéroport de Dole-Tavaux, c’est parce que la plateforme existait (et ne devait nécessiter aucun investissements nouveaux) que les élus du Département du Jura en ont repris la gestion, jurant que si cela n’avait pas été le cas, au grand jamais ils n’auraient engagé l’argent public pour la faire exister. Dans les faits, très rapidement il fallut refaire la piste ... Et depuis, année après année, ce sont plus de 6 millions d’euros de travaux qui ont été réalisés. Aujourd’hui, la piste est de nouveau à refaire ! et le programme d’investissements porté par le Département du Jura pour l’année 2021 représente un montant total estimé à 3 162 000 € HT(*).

Urgence climatique, c’est comment qu’on freine ?

Malgré le dernier rapport du GIEC particulièrement alarmiste, malgré les mises en garde et recommandations de la Chambre Régionale des comptes qui alerte sur l’interdiction prochaine des aides d’État (en 2024), nos collectivités locales continuent à perfuser l’aéroport de Tavaux. L’agglomération du Grand Dole devrait voter dans quelques jours une subvention de 150 000 €. Une aide régionale de 419 494 € pourrait être prochainement versée (avec un acompte de 240 000 € puis le solde au vu du bilan d’activité 2021). La Région prépare également l’inscription en DM2 de 1 581 000 € supplémentaire afin de financer à hauteur de 50% le programme d’investissements. Ce n’est pas parce qu’elle serait partagée à plusieurs que l’aberration du soutien à l’aéroport serait moins choquante ! En renonçant à s’engager dans la gouvernance de la plateforme, la Région laisse par ailleurs les mains totalement libres au Département du Jura pour poursuivre l’aventure avec Ryanair dont tout le monde connait les pratiques ... En finançant largement une activité dépassée, la Région discrédite son discours sur l’urgence climatique et la réalité de son engagement dans la transition écologique.


(*) Il s’agit de deux opérations de maintien en condition opérationnelle (remplacement et mise aux normes des éclairements de l’aire de stationnement des avions, d’un coût estimé à 262 000 € et constitution d’une aire de sécurité, d’un coût estimé à 100 000 € ) et de deux opérations structurantes (rénovation des couches d’assise et de surface des chaussées de la piste 05/23 et du taxiway Charlie d’un coût estimé à 2 100 000 € et du remplacement intégral du balisage nocturne de la piste 05/23 par une technologie LED aux normes EASA, d’un coût estimé à 700 000 €)

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