Filou et les Municipales 2020 – Idée 3 : Une politique de l’eau , n°2 – l’assainissement

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Second volet sur l'eau potable pour évoquer l'assainissement avec un mot d'ordre : mettre fin aux rejets directs d'eaux non ou mal épurées.

 

Quand l'eau est tirée, il faut la boire.

Puis une fois l'eau utilisée, usée, il faut la traiter avant de la remettre dans le milieu naturel. Il y a donc une deuxième ligne dans votre facture d'eau : chaque mètre cube consommé engendre un coût de traitement correspondant pour l'essentiel au coût du réseau d'assainissement et à la station d'épuration (STEP, je n'évoque ici que l'assainissement collectif).

 

Des études, et notamment les travaux du groupe "points noirs" du collectif SOS-Loue et Rivières Comtoises, et du SAMU de l'Environnement, ont montré que très souvent le réseau (la tuyauterie) est en mauvais état, mal, voire non entretenu. Il n'est pas rare que la moitié des eaux usées n'arrivent pas à la STEP, se perdant dans la nature et responsable d'une pollution directe.

Nombre de communes, ou communautés de communes, ont entrepris de rénover leur réseau d'assainissement : poser une tuyauterie neuve, beaucoup plus résistante que les anciens tuyaux ciment, et il arrive que ces travaux conduisent à la séparation des eaux usées et des eaux de pluie. Cela s'appelle un réseau séparatif : l'eau de pluie ne rejoindra plus la STEP. Il ressort de mon expérience que l'objectif principal de la mise en séparatif est de protéger la STEP des forts débits entrants lors de pluies importantes, et cela règle dans le même temps le problème des déversoirs d'orage.

Mais, les responsables ne semblent pas se soucier de la pollution que pourrait créer une collecte des eaux de pluies des habitations, puis le rejet dans une rivière. En effet, les eaux de pluies lavent les toitures, et donc vont entrainer les suies, poussières … autrement dit, on envoie une partie de la pollution atmosphérique dans la rivière sans traitement. À cela s'ajoute la fâcheuse habitude de certains habitants de nettoyer régulièrement leurs tuiles par des produits herbicides, fongicides… produits qui abondent dans les magasins spécialisés. Si ces pratiques se poursuivent en réseau séparatif, se sera une catastrophe pour les rivières!

Il faut donc traiter les eaux de pluie des agglomérations !!

 

 

Pour ce qui concerne les STEP, beaucoup de petites STEP, équipant de petites communes, fonctionnent mal, avec un personnel peu ou pas formé. Les grosses STEP des villes sont mieux gérées. Cependant, tous les spécialistes s'accordent pour pointer du doigt trois causes principales de pollution des STEP : le mauvais fonctionnement des déversoirs d'orage, le fait que les molécules de la vie moderne, par exemple les médicaments, ne sont pas traités, et, puisque l'épuration est incomplète, le rejet direct dans le milieu naturel (rivières ou pertes karstiques dans notre région) devient une aberration. En effet, le principe de l'assainissement collectif est de rassembler puis de traiter les eaux usées, pour pouvoir les rejeter épurées dans le milieu naturel. Si l'épuration est mauvaise, on rejette donc des eaux polluées, et le développement des STEP a conduit à une concentration et une addition des polluants dans les milieux naturels.

Les molécules, notamment médicamenteuses, doivent être traitées. Il faut absolument investir dans de nouveaux traitements : ultra-violets ; ozonisation ; charbon actif en poudre ou en grains … il semblerait donc qu'il y ait aujourd'hui des solutions. Certes, ces nouveaux traitements auront un coût, mais les études quantifient des augmentations toujours inférieures à un euro le mètre cube, soit quelques dizaines d'euros par an pour un ménage. C'est le prix à payer pour préserver notre environnement.

 

 

Concernant les rejets dans le karst, par l'intermédiaire d'une faille, d'un puits, d'une doline, je m'amuse et je m'énerve en découvrant que les informations publiques disponibles sur le portail assainissement du ministère de l'Écologie ont été modifiées. En effet, si je compare les termes utilisés en 2018 et 2012 pour nommer le rejet d'une STEP, je constate que le mot karst a disparu !!!

Pour exemple la fiche de la STEP de Septfontaines :

- on lit en 2018 : "Milieu Récepteur - Type : sol - Nom : Rejet SEPTFONTAINES" alors qu'en 2012 la fiche mentionnait :

" … Nom : Doline karstique".

Il ne s'agit pas ici de pointer du doigt Septfontaines qui n'est ici qu'un exemple (et qui aujourd'hui composte les boues, donc c'est un bon point!). Après vérification, cette modification concerne toutes les STEP dont j'avais conservé les fiches de 2012 (je regardais alors toutes les STEP du bassin versant hydro-géologique de la Haute et Moyenne Loue calcaire)

DE QUI SE MOQUE-T-ON ?? Une bien curieuse façon de traiter la pollution du karst !! Il suffit d'oublier le caractère karstique de notre région !! Car je suis convaincu que c'est une volonté de freiner, cacher les informations !!

Ça ressemble étrangement avec les oublis repérés sur les fiches ARS Qualité des eaux potables que j'ai évoqués lors de ma dernière chronique. L'administration a-t-elle vocation a nous rouler dans la farine !

 

Enfin, les STEP produisent des boues qui contiennent encore pas mal de polluants, dans la grande majorité des cas ces boues de STEP sont épandues.

 

Des études récentes ont mis en évidence l'efficacité du compostage des boues avant épandages. Il faut donc que les STEP, surtout les grandes, celle de Besançon par exemple, se mettent au compostage des boues. Ce compostage, avant épandage, permettra une dégradation efficace de nombreuses molécules polluantes.

D'ailleurs, je note que Besançon composte une petite partie des boues depuis 2018 où environ 15% des boues sont déclarées compostées alors qu'elles étaient toutes épandues directement en 2017 et les années antérieures.

C'est bien, mais il faut faire plus.

 

Je propose par exemple un compostage "industriel" et à haute température à Besançon. Procédé qui pourrait servir aux compostages de boues et aussi des litières animales. Ces dernières représentent en effet une masse importante dans les poubelles et finissent à l'incinérateur, et c'est totalement absurde. Il conviendrait de récolter les litières, avec utilisation de litières végétales, et donc de retirer un poids important des poubelles "grises" des habitants possédant une animal de compagnie. Pour ce type de compostage il faut un compostage collectif, voire industriel, car il faut atteindre des températures assez élevées pour détruire les bactéries et virus. C'est donc du ressort des collectivités.

 

Ici, comme ailleurs, il faut conjointement une volonté politique et une bonne éducation des habitants.

 

Bon Vote !!

 

 

 

 

 

 

 

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