Des brassages obligés et contraires au protocole sanitaire
Chaque année au mois de novembre, le manque de remplaçants pour que toutes les classes disposent chaque jour d’un professeur commence à se faire sentir avant de s’aggraver avec l’arrivée de l’hiver. Cette année, l’épidémie augmente le nombre des absences d’enseignants. Dès le 2 novembre, des élèves étaient déjà répartis dans les autres classes de leur école, gonflant ainsi les effectifs et engendrant un brassage des groupes contraire à l’une des mesures prioritaires du protocole sanitaire.
Dès lors, l’incompréhension est de mise dans le milieu enseignant comme chez les parents d’élèves : obliger les élèves à se laver les mains x fois par jour en faisant la queue devant les points d’eau en nombre insuffisant, décaler les récréations et mettre fin à certaines organisations pédagogiques pour empêcher les brassages… mais entasser les élèves et mélanger les groupes lorsqu’un enseignant est absent !
Des masques pour les élèves
Le sujet du port du masque à l’école élémentaire questionne. D’un côté, le masque représente indéniablement une protection supplémentaire et de l’autre, les élèves ne les utilisent pas toujours convenablement et nul ne connaît les effets de cela sur les jeunes enfants en terme psychologique. Néanmoins, on obligeant le port du masque dès 6 ans, le gouvernement laisse entendre que contrairement à ce qu’il avait affirmé précédemment, le besoin de protection existe AUSSI dans les écoles.
Se pose alors la question des élèves non porteurs de masques comme c’est la cas (et heureusement) des enfants d’âge maternel ou plus âgés en situation de handicap ne permettant pas le port du masque. Le protocole sanitaire fait totalement abstraction de cette situation et rien n’est prévu en terme de protection supplémentaire pour les personnels qui travaillent aux côtés ces élèves avec lesquels le contact physique est pourtant inévitable.
Il faut que les parents d’élèves connaissent la vérité !
Nous voudrions que les parents d’élèves soient informés des conditions réelles d’accueil de leurs enfants dans les écoles. Le Ministre de l’Education nationale ne parle que d’un protocole parfaitement pensé et ficelé mais la réalité du terrain est tout autre et les conditions actuelles de scolarisation ne permettent pas de préserver la sécurité des personnels des écoles ni celle des élèves (et donc de leurs familles).
Réduire la taille des groupes : la seule solution pour ne pas refermer les écoles !
Pour le SNUipp-FSU, la seule mesure permettant d’établir la distanciation physique nécessaire à un minimum de sécurité serait la réduction des effectifs accueillis à l’instar de ce qui a été consenti par le Ministre Blanquer pour les lycées. Mais accorder une réduction des effectifs dans les écoles reviendrait à laisser des enfants à la maison et empêcher des parents de se rendre au travail. Les conséquences sur l’activité économique seraient réelles, ce qui n’est pas le cas lorsque des élèves de lycées, qui peuvent se garder tout seuls, restent à la maison.
Ce n’est pas faute d’avoir prévenu !
Dès le mois de juin, les spécialistes annonçaient de façon très probable une deuxième vague pour l'automne. La FSU a porté la demande d’une anticipation de cette situation afin qu’une nouvelle fermeture des établissements puisse être absolument évitée. L’été aurait dû permettre cette anticipation par le biais d’une recherche active de locaux auprès des collectivités et de recrutement de personnel pour permettre la division des groupes et un accueil simultané de tous les enfants.
Le Ministre a préféré ne rien faire et déclarer que nous étions prêts ! Aujourd’hui, le constat est sans appel : il a menti !
De plus, l'Éducation n’est pas “choyée par cette majorité” !
… contrairement à ce qu’a déclaré le Premier ministre.
“On peut mourir décapité dans la rue pour avoir exercé notre métier d’enseignant et on ne vaut pas plus qu’une minute !” ont fustigé des professeurs écoeurés par les modalités de l’hommage bâclé à Samuel Paty. Le sentiment de mépris n’a jamais été aussi présent.
Le Grenelle des professeurs, entamé le 22 octobre pour durer plusieurs semaines (normalement jusqu’en février) doit étudier les conditions de rémunération et de travail des enseignants. Le trop faible budget prévisionnel ne permettra pas les nécessaires équipement matériel et augmentation salariale de tous les enseignants. Le ministre prévoit pourtant d’échanger cette soi-disant augmentation contre des contreparties en terme de conditions de travail dans le cadre d’un “nouveau métier de professeur”.
Comment ose-t-il ?