E. Macron au Creusot, la necessité de la planification écologique

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La venue d’Emmanuel Macron au Creusot pour parler de la filière nucléaire pose l’impérieuse nécessité de la planification écologique. Le Président de la République y est venu tenir un discours de champion du nucléaire civil et militaire, alors que les dangers actuels et à venir de la filière sont réels, en termes de production de déchets, de catastrophes industrielles et écologiques et d’absence de plan de réduction de production d’énergie.

Nous connaissons toutes et tous les limites de la filière nucléaire : la fission entraîne des déchets radioactifs durant des milliers d’années, déchets que nous ne savons pas traiter, la ressource n’est pas inépuisable et porte un coût environnemental d’extraction fort, le réchauffement climatique et la baisse du niveau des cours d’eau en France menacent nos réacteurs dans la nécessité de refroidir nos centrales, nous exposant ainsi à de plus grands risques d’accidents. Le vieillissement du parc nucléaire français amène le nécessaire et très coûteux grand carénage de nos réacteurs, évalué entre 80 et 100 milliards d’euros. Des sommes qui pourraient être investies dans les énergies renouvelables.

L’EPR de Flamanville devait coûter 3 milliards, il en coûtera 19 milliards, sa mise en service a pris 11 ans de retard. Pire, le danger terroriste vient s'ajouter de manière très concrète : pendant que E. Macron visitait le Creusot, nous apprenions avec effarement que les plans détaillés de la centrale EPR de Flamanville, la localisation précise des systèmes de surveillance, des angles morts des caméras, des alarmes, jusqu'à la taille des boulons des grilles d'accès, étaient en accès libre. Plutôt que d'annoncer un renforcement immédiat de la sécurité sur les centrales nucléaires françaises, le gouvernement choisit d'ignorer totalement la question et déclare même, en réponse à la députée insoumise Mathilde Panot qui alertait sur ces fuites, que ce n'est "en rien une information sécurisée".

Le nucléaire est hors de contrôle. Puits sans fond pour les finances publiques, dangereux, sale, sensible au moindre aléa climatique, low cost avec un recours massif à la sous-traitance, voilà l’énergie d’avenir que nous promet E. Macron.

Dans ce contexte, la France insoumise se pose en responsable sur les questions énergétiques. Nous devons dès à présent mettre en place un plan sur les 30 prochaines années de sortie du nucléaire civil en investissant massivement dans les énergies renouvelables, la sobriété énergétique par la rénovation thermique des bâtiments, le développement plus profond des transports en commun et des mobilités douces… La filière hydrogène est un élément de la solution, sans en être l’exclusive. Nous avons, par exemple à Belfort, des savoir-faire techniques et d’ingénierie à disposition. Raison pour laquelle nous avons alerté et dénoncé le rachat d’Alstom par General Electric, qui se traduit, aujourd’hui, par son dépeçage au mépris des accords passés en 2014.

Tout cela pose donc la nécessité de la planification écologique que nous défendons depuis plus de 10 ans. Il y a urgence à changer de modèle et à poser les bases de ce que sera la France de 2050. La sécurisation des réacteurs en fin de vie, le maintien de l’emploi dans cette filière et le reclassement des salarié.es vers des défis techniques pour le développement du renouvelable sont des priorités pour la France insoumise. Il s’agit de l’indépendance énergétique de la France et de son apport mondial à la lutte contre le changement climatique qui est en jeu.

Séverine Véziès et Arnaud Guvenatam,
Chef.fes de file de la France insoumise en Bourgogne Franche-Comté

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