Deux poids – Deux mesures

Réchauffement climatique, pollution atmosphérique, pluies acides, micro-particules, dioxines, goudrons, CO2... Doit-on dresser la listes des bonnes raisons qui ont amené l'Etat à interdire le brûlage des déchets verts et autres ordures au fond des jardins ? (loi N°2020-105 du 10 février 2020 )   Les déchets verts, lorsqu'ils sont brûlés verts et mouillés dégagent des fumées très toxiques. On devrait peut-être en informer le ministre de la santé   Les déchets verts, laissés à se dégrader naturellement, font un très bon humus. On devrait peut-être en informer les préfets.   Les déchets verts, broyés, sont très bons pour les sols. On devrait peut-être en informer les agriculteurs. Puisqu'ils parviennent à broyer des cailloux, ils devraient pouvoir broyer des branchages...   Les français ont une réputation d'indisciplinés, mais avouez que l'injustice pousse à l'indiscipline ; quand vous voyez un agriculteur autorisé à brûler des dizaines de mètres cubes de branches vertes de l'autre côté de la haie, comment se retenir de brûler ce qui encombre votre propre jardin ? Le maire et la gendarmerie ne disent rien à l'un et verbalise l'autre, le petit, celui qui n'a que quelques herbes folles et quelques branches, restes de taille dont-il ne sait que faire !   Brûler à énergie perdue des branches ou autres verdures issues de la coupe d'arbres ou de l'entretien de jardins est une aberration complète. Les forestiers savent à quel point les bois morts sont nécessaires à la conservation des sols. Sans compter que les cendre sont bien moins intéressantes pour la fertilisation. En grandes quantités elles compactent la terre sans compter que sur le lieu du gros brûlage la terre est ... cuite. Comment cultiver dans de la brique, même pilée ?   Quand l'un brûle "légalement", pollue "légalement", intoxique "légalement" et que l'autre n'a que le droit de respirer les fumées, il ne faut pas s'étonner que des conflits de voisinages arrivent. On pourrait même s'étonner qu'il n'y en ait pas davantage : l'injustice flagrante de nos campagnes n'est finalement que le reflet des deux poids-deux mesures appliqués dans tous les domaines de la vie. Le "On ne prête qu'aux riches" ne date pas d'hier. Tout le monde semble avoir intégré ce fonctionnement démocratique.   Pour ma part, je m'interroge : où sont les maires en charge de la salubrité de leurs communes ? Où sont les médecins en charge de notre santé ? Où son les chambres d'agricultures sensées apporter des solutions aux agriculteurs ? Où est l'Etat, garant de l'équité sociale ? Où sont les associations de protection de la nature qui appellent à limiter l'usage des véhicules thermiques ? (à combien de km parcourus correspondent des dizaines de m3 de bois mouillé qui fument pendant des jours ?!)   Et je n'ai parlé là que de brûlage de bois... Où disparaissent donc les plastiques agricoles...

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