Ce mardi 20 avril aux aurores, les militant·es et occupant·es de l’Engrenage ont été réveillé·es par la police et les pelleteuses investissant les jardins.
Depuis le 17 juin 2020, des militant·es écologistes ont investi ces terrains situés avenue de Langres à Dijon pour lutter contre un projet immobilier, un de plus, inutile. Ce projet, ironiquement appelé « Garden State »
- augmenterait de 30% la densité déjà très élevée du quartier
- aggraverait l’effet d’îlot de chaleur urbain
- détruirait un refuge de biodiversité
- détruirait un lieu de convivialité
Comme toujours, il s’agit là d’un projet décidé par une mairie en totale déconnexion avec les habitant·es, qui n’en veulent pas.
A cette heure, les pelleteuses ont fait leur triste office : les plantations ont disparu, la terre arable a été enlevée par camions entiers, les poules mêmes ont été emportées, les arbres tronçonnés. Seule la maison, lieu d’occupation momentanément protégé par un délai accordé par la justice, est encore debout.
Nous ne comptons plus le nombre de jardins urbains, populaires et ouvriers, en France, qui sont aujourd’hui menacés ou déjà détruits sous l’avancée du béton et du bitume. Nous pensons notamment aux jardins de la Buisserate près de Grenoble détruits en novembre 2020, aux travaux déjà commencés des Jardins ouvriers des Vertus d’Aubervilliers menacés par une piscine des JO 2024, et à bien d’autres..
Nous ne comptons plus non plus les champs et les terres agricoles détruites ou menacées par des projets tous plus débiles les uns que les autres.
Aujourd’hui nous réaffirmons notre solidarité et notre soutien plein et entier avec les Jardins de l’Engrenage. Nous sommes et serons à leurs côtés aujourd’hui et demain pour envisager avec les militant·es et jardinièr·es la suite de la lutte.
Le monde vit un bouleversement climatique sans précédent, l’humanité fait face à un effondrement de la biodiversité nommé sixième extinction de masse, une pandémie mondiale affecte la vie quotidienne de milliards de personnes… Et il se trouve encore des politiques au petit pied, comme le maire de Dijon François Rebsamen, pour poursuivre comme si de rien n’était leur œuvre de destruction du vivant. Il se trouve encore des responsables irresponsables pour envoyer une armada de policiers protéger des pelleteuses détruisant des jardins en usant d’une quantité ahurissante de gaz lacrymo.
Plus que jamais, d’où que nous soyons, où que nous vivions, nous devons être uni·es et solidaires pour défendre les terres, pour défendre le vivant, pour défendre la possibilité d’un avenir heureux et désirable.
Solidarité avec les Jardins de l’Engrenage !
Association Les Jardins des Vaîtes - Quartier Libre des Lentillères
article sur le sujet : https://dijoncter.info/saccage-a-l-engrenage-2724