Déclaration de la Conférence Régionale du PCF du 27 février

52 délégué.e.s des 8 Départements de la Région Bourgogne Franche Comté se sont réunis, ce 27 février en visioconférence, pour débattre de leurs orientations pour les élections régionales de juin prochain.

Nous avons dès le mois de mars 2020 lancé un appel à l'union des forces de gauche et écologistes au premier tour des élections Régionales, sur la base d'un positionnement politique d'opposition au gouvernement et à la majorité présidentielle, et d'un projet apportant des réponses aux crises multiples que nous traversons : sanitaire, sociale, économique, sociale, démocratique et environnementale.

C'est le modèle actuel de société qui est en cause : ses logiques de rentabilité et de concurrence, sa façon de créer et répartir les richesses nous conduisent dans le mur. La concentration des pouvoirs de décision entre quelques mains met hors-jeu nombre de citoyen.ne.s et provoque une sécession civique par l'abstention. Il y a donc besoin que la Gauche se refonde sur un nouveau socle commun, tout en respectant la diversité de ses composantes.

En Région Bourgogne-Franche-Comté, le rassemblement sur un projet progressiste s'impose. La droite et l'extrême droite sont à l'affût pour conquérir la Région ; leurs interventions et votes au Conseil Régional annoncent clairement leurs intentions, même si la démagogie éhontée de leur campagne respective cherche à duper l'électorat : «trop» de dépenses publiques, « trop» de dépenses de fonctionnement, c'est à dire trop de salaires, trop d'emplois dans les services publics. Ce sont les chantres des politiques d'austérité. Dans les Régions dirigées par la droite, les inégalités territoriales se sont aggravées, le mouvement associatif a été malmené, le logement social délaissé, les quartiers populaires abandonnés. Il n'est pas difficile d'imaginer ce que, de son côté, l'extrême droite est capable de faire à la tête d'une Région pour diviser, opposer, trouver les bouc-émissaires afin de détourner l'attention de ses vrais choix de classe, qui vont aussi dans le sens des possédants.

Le choix « d'autonomie » du Pôle Écologiste ne permet pas le rassemblement le plus large dès le premier tour. Nous le regrettons.

Prenant acte de cette décision, nous avons poursuivi nos efforts de rassemblement par des rencontres régulières avec la France Insoumise (LFI) et la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) d'une part, le Parti Socialiste d'autre part ; nous avons discuté avec les uns et les autres des contenus programmatiques et des possibilités d'accord politique. Et nous avons activement participé à toutes les rencontres multipartites, en y portant à chaque fois un message d’unité et d’exigence politique, qui s’imposera de toute façon à tous dans la perspective du second tour.

Aujourd’hui, nous devons constater que les conditions de constitution, dès le 1er tour, d'une seule liste de rassemblement de ces forces ne sont pas réunies ; à trois mois du scrutin, voici venu le moment pour le PCF de faire un choix, le choix le plus utile pour les objectifs politiques qu’il s’est fixés, le plus utile pour les Bourguignon.ne.s et les Franc-comtois.e.s.

Ce processus de choix a été enclenché par la Conférence Régionale de ce jour et se clôturera le 10 mars avec le vote de tous les communistes de la Région. Au Parti Communiste, ce sont les adhérent.e.s qui détiennent la souveraineté des décisions stratégiques. Elles et ils ont donc à se prononcer sur le choix qui leur est proposé par la Conférence Régionale.

Le choix majoritaire des délégués de la Conférence Régionale des communistes de Bourgogne- Franche-Comté s’est porté sur la constitution, dès le 1er tour, d’une liste de rassemblement avec la majorité sortante du Parti Socialiste.

Deux critères principaux ont motivé ce choix :

1— la situation politique régionale

2—notre capacité à porter efficacement nos propositions pour contribuer à l’élaboration des politiques régionales.

Face au risque réel de voir la Région basculer dans les mains de la droite... ou pire encore, nous estimons nécessaire de limiter au premier tour l'effet de dispersion à gauche, et espérons, par notre choix de rassemblement avec la majorité sortante, contribuer à ce que d'autres forces politiques fassent aussi le pas et viennent s'y agréger pour favoriser une dynamique gagnante au deuxième tour.

Nous n'avons pas pris cette orientation sans garantie de cohérence avec les valeurs et les propositions que nous portons :

  • La clarification politique a été faite sur l'objectif de constitution d'une liste de gauche sans ambiguïté vis à vis de la majorité présidentielle.
  • Les échanges sur les contenus ont acté des points d'accord, des avancées à conforter, et une méthode de co-élaboration sur des sujets importants : convention TER (entre autres sur l’ouverture à la concurrence, la reconsidération du deuxième agent à bord des TER...), développement des services publics, réflexion sur des institutions régionales nouvelles agissant sur l'emploi, la formation et la transformation écologique des productions, actions nouvelles sur la sécurisation des parcours professionnels, inclusion des salarié.e.s et des citoyen.ne.s dans l'élaboration des politiques régionales...

La voix des communistes a manqué dans l'assemblée régionale, depuis 2004 en Franche-Comté, depuis 2015 en Bourgogne. Notre objectif est la victoire d'une majorité de gauche et écologiste, riche de sa diversité, dans laquelle nous ferons écho aux luttes, au monde du travail, et porterons une ambition transformatrice à hauteur des défis sociaux et écologiques actuels. C'est l'avenir de la Région et l'intérêt de ses habitant.e.s qui prévalent aujourd'hui sur toute autre considération.

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