Crise de recrutement à l’Education nationale : les explications de la rectrice

Dans la continuité du Comité Technique Académique (CTA) du mardi 17 mai, la FSU de Franche-Comté a envoyé ce communiqué à la presse sur la crise de recrutement dans l'Éducation nationale et les explications avancées lors de l'instance.


La crise de recrutement prend des dimensions alarmantes dans l'éducation nationale : avant même les résultats des concours, il est certain qu'ils ne feront pas le plein.

À titre d'exemple, dans le second degré, en mathématiques, seuls 816 candidat.e.s sont admissibles pour 1035 postes, c’est-à-dire deux fois moins qu’en 2021 ; au CAPES d’allemand, il y a seulement 83 admissibles pour 215 postes. Sachant qu'une partie des admissibles est éliminée à l'oral, on imagine le nombre de postes qui resteront vacants à la fin du processus... Dans le premier degré, 178 candidat.es sont admissibles au concours externe de professeur.e des écoles pour 124 postes offerts. Notre académie est moins touchée que celle de Dijon (1,15 admissible/poste) ou des académies d’Ile de France (académie de Versailles : 0,33 admissible/poste !)

La rectrice de l'académie de Besançon a avancé mardi 17 mai en CTA deux explications à ce phénomène massif :

  • La mauvaise image du métier d’enseigneant.e véhiculée par certain.e.s
  • La baisse du chômage et le plein emploi dans certaines régions, les concours de la fonction publique ayant souvent « valeur refuge ».

Les représentant.es de la FSU déplorent que madame la rectrice ne se demande pas pourquoi l'image de marque de son institution est si mauvaise, pourquoi les carrières de l'enseignement ne seraient qu'un choix par défaut .

Nous lui suggérons quelques pistes à explorer :

  • Les enseignant.es débutant.es sont recruté.es à 1,1 SMIC et certain.es sont éligibles au dispositif de la prime d'activité, destiné aux travailleuses et travailleurs pauvres alors que le niveau de recrutement est à BAC+5 et la titularisation devient possible à BAC+6.
  • Le nombre de postes offerts aux concours baisse de façon continue : en 2021, il y avait 5441 postes offerts au CAPES contre 7315 en 2017. Moins il y a de postes, moins il y a de candidats car les étudiants recherchent les filières où les débouchés sont les meilleurs.
  • La mobilité professionnelle devient de plus en plus compliquée et les collègues peinent à obtenir la mutation souhaitée
  • Les conditions d'entrée dans le métier sont de plus en plus difficiles : le concours a été repoussé en fin de master, les statuts de salarié.e.s précaires et mal payés avant le concours se multiplient, et après le concours, les stagiaires seront à partir de la rentrée prochaine pour la plupart directement à temps plein devant élèves.
  • Les conditions de travail se dégradent d'année en année, les effectifs explosent, les classes sont de plus en plus difficiles à gérer, les élèves à besoins éducatifs particuliers ne sont pas correctement accompagnés, les tensions entre personnels et hiérarchie se multiplient, notamment dans le second degré.

Si le gouvernement persiste à ne pas vouloir identifier les causes de la crise de recrutement que nous traversons actuellement, c'est l'existence même du service public d'éducation qui sera à terme menacée.

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