Place de la Révolution, dimanche après-midi. J'arrive vers 15h30. Nous étions invités par la coalition climat 21, à déposer nos vieilles chaussures ou nos empreintes découpées, afin de « symboliser les pas des personnes qui devaient participer à cette marche ». "Cette marche", c'est la marche interdite par l'autorité préfectorale, celle qui était organisée de longue date, ici comme partout en Europe, pour la justice climatique. Une marche en réponse à la pléthore de constats effectués depuis des décennies, ceux des excès de nos modes de vie actuels. Une marche, une manifestation, un appel à plus de justice et d'égalité entre les êtres vivants sur la planète.
Pas de CRS en vue, pas de terrasses ouvertes, pas mal de promeneurs, et en fond de scène, de petits groupes discuttant tranquillement aux abords d'une belle spirale de chaussures. Une élégante ligne ondulante qui démarre de la fontaine et se poursuit en vagues vers la rue des Granges.
Une marche silencieuse et insignifiante car l'animation se passe à Grandvelle, au marché de Noël...
Pourtant, ils sont venus ces anonymes, bravant l'interdiction, le froid et la consommation, déposer leurs vieilles grôles, leur grogne écrite au feutre vif sur les semelles lassées. Puis ils ont tracé la route.
Car le jour est venu où certains prennent conscience qu'il n'est plus nécessaire d'aller à l'affrontement, de piétiner pour rien, et de rester sur place. Le mouvement est ailleurs. Leur évolution est silencieuse, intérieure. Ils continuent leur déplacement vers plus de liberté sociale. Si c'est interdit ici et maintentant, ils se croiserons plus tard, et se mobiliserons encore, en libres penseurs, en libre marcheurs.
A leur exemple, ne piétinons pas ! Marchons librement vers autre chose, là où, place de l'Evolution, un autre monde est possible.
Merci au collectif Colibris, qui a relayé l'invitation et qui oeuvre pour une (R)évolution intérieure. A suivre...