Le CV70-Comité de Vigilance pour le maintien des services publics de proximité de Haute Saône se félicite de la mobilisation de toutes les instances sanitaires départementales pour lutter contre l'épidémie et assurer l'accueil sanitaire de nos populations.
Sa solidarité à tous les professionnels de santé, dans tous les secteurs et à tous les niveaux, est totale et s'est exprimée par divers communiqués et avec deux banderoles apposées à Vesoul et Lure et toujours bien visibles.
Pour ces personnels sanitaires nous nous positionnons évidemment contre les médailles, primes et autres hochets et pour de vraies hausses salariales pour toutes et tous, sans exclusives ni hiérarchies ou différences inadmissibles.
Le CV70 prend acte du texte positif et critique de Frédéric BURGHARD paru dans l'Est républicain, remettant de fait en cause les politiques restrictives suivies par tous les gouvernements successifs, de gauche comme de droite. Il confirme ainsi les positions du Comité de Vigilance depuis sa fondation en 2003.
Oui les hôpitaux de proximité sont indispensables comme nous le défendons depuis une trentaine d'années, à condition que la notion de proximité ne soit pas la vision restrictive (hôpitaux de seconde zone et dépourvus de services essentiels) que lui confère scandaleusement l'actuel gouvernement.
Oui à des hôpitaux de proximité plus complets, notamment en maintenant partout de vraies urgences (24 sur 24) et des SMUR indispensables aux besoins de tous nos territoires, et en rouvrant les services fermés jugés nécessaires par les populations concernées. Les urgences et le SMUR de Luxeuil doivent être évidemment rouverts et renforcés. Sur ce plan la comparaison concurrentielle entre territoires sous-jacente au texte cité n'est pas judicieuse. Il ne s'agit surtout pas d'opposer Frotey les Lure à Demangevelle, il s'agit au contraire de fournir l'essentiel de l'assistance sanitaire aux deux localités, et à toutes les autres. Il ne s'agit surtout pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul, ce serait catastrophique car on sait bien ce que les suppressions de services et de lits ont causé comme dommages partout où elles ont été appliquées.
En ce qui concerne nos propres hôpitaux actuels dits de proximité, la crise a révélé une nouvelle fois le manque de moyens ou de services qui les frappe, ne serait ce que pour l'imagerie ou les labos ou les consultations en cardio, gynéco et mammographie ou ophtalmo... qui sont notoirement insuffisants.
Oui à une meilleure répartition des personnels de santé pour tous nos territoires et pour tous nos établissements publics. Si les professionnels manquent autour d'hôpitaux déjà réduits, la désertification ne peut que s'accélérer et les patients et leurs proches de plus en plus soumis à l'inconfort de transferts à risques, coûteux, et stupides sur le plan écologique. Pour la médecine de ville, le vrai courage que n'ont pas eu les gouvernements successifs c'est de remettre en cause la liberté d'installation et de prévoir une installation conforme aux besoins des personnes et des territoires et non selon le seul intérêt individuel.
Pour une santé publique rénovée et renforcée, avec une politique volontariste de prévention, il faut partir des besoins et des exigences des populations concernées, contrer la privatisation en cours et s'opposer à toute concentration des moyens sur les seuls centres pivots. Il faut renforcer le budget de la santé et non pas le maintenir en dessous des besoins comme le fait l'actuel gouvernement. Il faut une politique de démographie médicale plus audacieuse et massive, et plus exigeante en termes de répartition. Nous sommes comme toujours prêts à participer au débat et faire des propositions. La santé c'est l'affaire prioritairement des usagers que nous sommes tou-te-s, les considérations administratives, techniques, financières ou corporatistes devant y être soumises, sans être ignorées.
Le conseil d'administration du Comité de Vigilance. Lure le 23/05/2020