A la veille de la rentrée des élèves, le SNUipp-FSU25, syndicat majoritaire des enseignants du premier degré du Doubs exprime son inquiétude par rapport à cette rentrée hors norme.
D’une part, la situation sanitaire plonge la communauté éducative dans une situation inédite qui, selon le SNUipp-FSU, n’a pas été suffisamment préparée ; d’autre part, l’instance de carte scolaire qui se tiendra jeudi, au lendemain de la rentrée des élèves, souffrira forcément du manque de postes d'enseignants dans les écoles.
Le ministre affirme que “nous sommes prêts”. les enseignants se reconnaissent-ils dans ce “nous” ? Ils ont été informés seulement le 28 août à 21h au plus tôt des modalités de mise en oeuvre du protocole sanitaire dans les écoles. Le Ministre ignore que les enseignants préparent la rentrée bien en amont de l’arrivée des élèves et que les adaptations demandent du temps pour l’organisation et la concertation entre collègues pour accueillir au mieux les élèves et leurs parents à la rentrée.
Par exemple, il a fallu attendre ces précisions publiées le 28 août au soir pour savoir si nous pourrions pratiquer l’EPS en milieu clos avec nos élèves ou encore la chorale, si les séance de natation allaient pouvoir reprendre, si les sorties scolaires pouvaient être envisagées, si les parents d’élèves seraient admis dans les écoles, si des réunions avec eux pourraient être organisées, comment gérer les récréations, etc.
Par ailleurs, il affirme qu’en cas de nécessité à passer à un enseignement hybride, “nous sommes prêts” également. Là-dessus, nous tenons à dire aussi fort que RIEN n’a été anticipé ! Tout est absolument comme si rien ne s’était passé l’année dernière. Aucune leçon n’a été tirée. Les mêmes problèmes se posent en terme de matériel tant pour les élèves que pour les enseignants. Rien n’est prévu pour l’accueil des enfants non scolarisés dans le cas où la taille des groupes accueillis à l’école devait être réduite et un roulement organisé. Dans ce cas, les élèves fréquenteraient l’école à tour de rôle alors que les enseignants, eux, travailleraient en classe à temps plein. Qui alors, pourrait se charger d'un “enseignement à distance” pour assurer cette “école hybride” ?
Concernant les moyens alloués à l’Ecole, la situation aurait plus que jamais nécessité de réduire les effectifs dans les classes. L’Italie a fait ce choix, pas la France. Les postes créés ont servi à mettre quelques pansements mais les élèves sont encore plus de 25 par classe dans de nombreuses écoles.
Les choix du Ministre sont aussi en cause : il a donné la possibilité aux maires ruraux (communes jusqu’à 5000 habitants) de refuser une fermeture de classe quel que soit l’effectif. Le Ministre a également exigé que l’effectif en grande section de maternelle ne dépassent pas 24 et que ces classes soient dédoublées en éducation prioritaire comme c’est déjà le cas des CP et CE1.
Ces mesures, si elles ne sont pas accompagnées des créations de postes nécessaires, aboutissent à une situation déséquilibrée entre les écoles ou entre les classes d’une même école. C’est ce qui se passe dans le Doubs. Ces choix ont engendré la fermeture d’une dizaine de postes de remplaçants alors que l’hiver dernier avait déjà connu une situation inédite en terme de manque de remplaçants.