« Ce qui se fait sans moi se fait contre moi… »

Dans tes yeux de douze ans, j’ai vu la tristesse.

Dans le foyer sans chaleur pour des enfants délaissés.

Du garçon seul, déjà enragé.

Des discours politiques affligeants contre les jeunes des cités.

Ces jeunes là qu’on laisse pousser sans grandir.

Les banlieues de solitude, vides, ignorées, oubliées des éducateurs, des profs accablés et pressés.

Laissés pour compte, comme de trop ! mis à part les bons.

Tu es un des 160.000 ratés de l’école de la république.

Oublié des richesses de la culture et de la tendresse.

Lâché par les éducateurs diplômés.

Rejeté par les patrons : « trop Mohammed » pas bon pour la clientèle.

Harcelé par des contrôles aux faciès, incessants et humiliants.

Ton refuge dans la soumission à l’autorité d’un soit disant dieu.

Aveuglément tu exécutes les ordres de ce maitre malade.

La haine grandit en toi sans limite, sans retour.

Contre tout ce que tu n ’a pas pu être.

Contre les autres, qui ont tout, devenus des ennemis absolus.

 

J’ai vu la haine dans tes yeux.

Ta main saisie une arme noire.

Ta tête s’enflamme de rêve de martyres.

Désespérément abruti par la haine.

L’éclair de tes balles qui assassinent des personnes inconnues.

Alors un sentiment de soulagement morbide t’envahi, soudain.

 

Tu te jettes au devant des balles des hommes casqués

Et puis tu découvres qu’il y a personne, dieu n’est pas là.

Personne pour t’accueillir, toi le martyre mystique… le ciel est vide.

 

Toi, le fou de dieu !

 

 

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