Notre département devrait perdre 302 élèves à la rentrée prochaine et bénéficier d’une dotation supplémentaire de 10 postes. Le projet présenté confirme l’engagement de “dédoubler” certains niveaux de classe en éducation prioritaire et celui de tenter de limiter à 24 élèves partout ailleurs les effectifs des classes de Grande Section et de CP.
Carte scolaire 2021 : un projet précaire…
La méthode retenue cette année par l’Inspecteur d’Académie, dans le strict respect des directives ministérielles, avec l’absence de mesures conditionnelles, met en suspend toutes les décisions d’ouverture et de fermeture à la rentrée jusqu’à une future phase d’ajustement en juin. En effet, c’est l’ensemble des situations qui pourront être revues, maintenues, annulées en fonction des nouveaux effectifs du moment.
L’incertitude est d’autant plus grande que le nombre d’élèves prévus pour cette rentrée dans les écoles est en deçà des estimations statistiques du rectorat, ce qui fait craindre une augmentation des effectifs dans nombre d’écoles d’ici le mois de juin.
Le projet de carte scolaire examiné aujourd’hui au cours de ce CTSD envisage 62 fermetures de classes et 36 ouvertures. Le grand nombre de fermetures s’explique en partie par la fin du droit accordé l’année dernière aux communes de moins de 5 000 habitants de refuser toute fermeture de classe. Une forme de rééquilibrage, accentué par la baisse démographique, a donc eu lieu cette année.
Organisation pédagogique des écoles : une première ouverture…
Dans les écoles concernées par les dédoublements des différents niveaux, l’annonce des CP, CE1 à 12 et des grandes sections dédoublées avait parfois conduit à des répartitions pédagogiques discutables, certains niveaux se retrouvant à 8 ou 9 quand les effectifs des autres classes de l’école explosaient. Cette année, l’administration envisage de laisser une réelle liberté pédagogique aux équipes dans la répartition des effectifs, dont la possibilité de faire des cours doubles concernant les classes à effectifs réduits. Cela permettrait notamment de réduire les effectifs également sur les autres niveaux quand la situation le nécessite. C’est par exemple le cas en maternelle puisqu’au dessus de 20 élèves (parfois moins) prévus en GS dans une école, une ouverture a été proposée. Le SNUipp-FSU défend quant à lui la libre utilisation par l’équipe enseignante de tous les moyens mis à disposition de l’école et ce dans toutes les écoles du département, et la fin d’un fléchage imposé des postes de CP et de CE1.
Créations de postes de remplaçant.es : la réserve fond dès le mois de mars !
Point noir de la carte scolaire 2020 avec 18 suppressions de postes de remplaçant.es en pleine pandémie, la question du remplacement est présente dans le projet pour septembre 2021.
Malheureusement, des 21 créations initialement prévues il y a une semaine, il ne reste déjà plus que 12 postes. On peut craindre que ce nombre diminue encore en juin puis en septembre puisqu'aucune mesure conditionnelle n’est prévue pour permettre les ouvertures rendues nécessaires par des hausses d’effectif.
La FSU a réaffirmé son opposition à ce que le nombre de remplaçant.es constitue la variable d’ajustement de la carte scolaire.
Nouveau critère pour les ouvertures de classes en éducation prioritaire : les locaux disponibles… Depuis quelques années, le dédoublement des classes de CP, puis de CE1 et de grande section a conduit un grand nombre d’écoles à repousser toujours plus les murs… Pour certaines, dès l’année dernière, plus rien n’était réalisable en matière d’adaptation ou de transformation de locaux. Pour autant, ces écoles avaient quand même pu bénéficier d’une ouverture de poste, ce qui avait permis, non pas de dédoubler les classes, mais de travailler en binôme sur une classe. Cette année, l’administration refuse très souvent de procéder de la sorte, et les écoles ne disposant pas de locaux suffisants ne peuvent parfois pas prétendre à une ouverture.
Limiter les effectifs dans les écoles accueillant des dispositifs spécifiques
La FSU, comme elle l’avait déjà fait l’année dernière, interpelle une nouvelle fois l’administration sur la nécessité d’accompagner les écoles accueillant des dispositifs particuliers tels qu’une ULIS, une CLEX, une UPEAA : elle demande la possibilité pour ces écoles de bénéficier des seuils intermédiaires (seuil à 25 en élémentaire et à 28 en maternelle).
Limitation des GS et CP à 24… et ses effets secondaires !
Pour répondre à la mise en œuvre des mesures “pour la réussite scolaire à l’école primaire” annoncée par le ministère, l’Inspecteur d’Académie s’est fixé comme priorité la limitation des effectifs à 24 dans les classes accueillant des GS et des CP. Si cette baisse d’effectifs répond en partie aux mandats de la FSU, ses représentants ne peuvent s’en satisfaire lorsque cela entraîne une surcharge sur les autres classes.
L’Inspecteur d’académie a laissé entendre que le “bon sens” serait de mise dans certaines situations, il faut entendre par là, que la limitation à 24 pourrait être dépassée afin d’équilibrer davantage les autres classes.
Direction d’école : amélioration trop lente et trop timide des décharges !
Pour répondre aux directives ministérielles visant à améliorer les conditions de travail des directeurs, l’Inspecteur d’Académie a créé 10 postes de remplaçant.es dédiés aux décharges de direction des écoles de 1 à 3 classes. Les directeurs.trices des écoles à une classe pourront enfin disposer de 6 jours de décharge dédiés et ceux des écoles à 2 et 3 classes auront 12 jours.
Les nouvelles quotités de décharge seront provisionnées pour la rentrée :
- 50% au lieu des 33% pour les directeurs des écoles élémentaires à 9 classes ;
- 75% de décharge pour les directeurs des écoles élémentaires à 13 classes.
Résultat du vote :
Les représentants du SNUipp-FSU ont contesté ce projet de carte scolaire et ont émis 2 votes en contre et 3 en abstention. Certes, la baisse des effectifs dans les classes est une bonne chose, mais l’idée que cette baisse cible seulement certains niveaux n’est pas acceptable, notamment lorsque cette mesure entraîne la surcharge des autres classes. C’est partout que les effectifs doivent baisser !
Pas plus de 25 élèves par classe !
Pas plus de 20 en éducation prioritaire !
… et liberté aux conseil de maîtres pour répartir les élèves dans les classes !