Voilà une blague qui devrait dissuader les technophiles béats de proposer de remplacer le classique bulletin glissé dans une urne transparente par le vote électronique. Un bidouilleur informatique aimant le rose a bricolé un petit programme pour faire pencher vers le fushia la consultation sur la couleur du futur tramway de Besançon !
Il y a une quinzaine de jours, 10.000 votes, à 90 % pour le fuschia, ont été repérés par les informaticiens de l'Agglo. Une seconde vague, dont l'ampleur ne nous a pas été communiquée, a été identifiée mercredi et jeudi derniers. Sur un total cumulé de 5.200 vrais votes par internet, ces attaques pouvaient difficilement passer inaperçues. « Les adresses étaient faciles à identifier, on les a toutes effacées », explique Jean-Claude Roy, vice-président de la communauté d'agglomération.
La plaisanterie n'a pas fait rire le maire, Jean-Louis Fousseret, assez fataliste sur le coup : « C'est intellectuellement malhonnête, il y a des gens qui n'ont pas grand-chose à faire », dit-il en relevant en connaisseur : « C'est un des travers de l'informatique »...
Heureusement pour l'opération (de communication, disent les détracteurs du tram), on peut aussi se prononcer classiquement, à la foire par exemple, avec un bulletin en papier.
Reste que rien n'empêche de se prononcer plusieurs fois, comme par internet où on peut voter autant de fois qu'on a d'adresses de courriel !
Dans ces conditions, allez savoir si notre site, où 2.062 connexions donnaient, hier à 11 h 30, le turquoise en tête (43 %) devant le blanc et le fuschia, a décelé avant l'heure le résultat qui doit être dévoilé par le maire samedi prochain ! Ce que Jean-Philippe Allembach, qui dément être dans la manip, lui demande de renoncer à faire.
Sans blague !