La situation sur la zone industrielle de Belfort est très inquiétante et chaotique, surtout chez General Electric. L’usine GE de Belfort a connu une véritable pièce de théâtre ces dernières années. Jouée par des actionnaires américains, les dirigeants de l’usine, les dirigeants de l’État, « les syndicats », ainsi que les élus locaux.
Malheureusement pour les travailleur-ses, le spectacle n’était pas participatif et les représentants syndicaux n’avaient que des rôles de figurants, dont ils étaient fiers.
Nous proposons la réquisition des usines afin que les travailleur-ses spectateurs puissent jouer leur propre pièce...
Les actionnaires et la direction sont des assassins sociaux, méprisants, lâches et égoïstes. Grace à notre solidarité, notre organisation et notre détermination, nous ne pourrons pas perdre devant cette minorité parasite.
La lutte des LIP à Besançon, débutée en 1973, nous a appris que: « c’est possible: on fabrique, on vend, on se paye ». Aujourd’hui le concept est à reprendre, à améliorer et à adapter à notre situation. Ingénieurs, technicien-nne-s, ouvrier-e-s, employé-es administratifs, toutes celles et ceux qui vendent leur bras ou leur cerveau pour pouvoir survivre. Vous êtes TOUTES et TOUS du même camp.
Face à vous se tiennent ceux qui vivent aisément sur votre dos, dirigeants français et actionnaires internationaux. Toute la chaîne d’activité de l’usine, de la conception jusqu’à la vente doit faire bloc. Soyons unis et solidaires face aux actionnaires et à leurs sbires.
Toutes et tous ensemble : Grève générale, blocages ! Avec une organisation syndicale horizontale .
A partir du 1er jour de grève, tout ce que nous fabriquerons nous appartiendra, aucun produit fabriqué ne partira de Belfort tant que nous ne gagnerons pas la lutte.
Réapproprions-nous l’usine, n’ayons pas peur du mot réquisition. Les patrons et les actionnaires ont besoins de nous mais nous n’avons pas besoins d’eux. Collectivement, nous avons les compétences pour faire tourner les usines en autogestion, gérées par un syndicat unique, où les représentants,non permanents, sont révocables à tout moment. Où chaque travailleur-se est égal-e à une voix, quel que soit son rôle dans l’usine. L’usine doit appartenir à tous les travailleur-ses qui la compose. Ni l’État, ni les actionnaires ne pourront mettre le nez dans nos affaires ou s’approprier les fruits de notre travail.
C’est possible: on innove, on fabrique, on vend et on se paye.
L’autogestion est une possibilité réelle et pragmatique pour pouvoir faire tourner cette activité stratégique sans perdre nos emplois tout en inventant collectivement le monde de demain : solidaire, égalitaire et écologique.
Les cadences, les vacances, les plannings, le temps de travail hebdomadaire, les temps de pause, les embauches, ...tout cela doit être géré de manière horizontale par les travailleur -ses eux-mêmes. Nous mettrons fin aux discriminations racistes et sexistes à l’embauche. Nous appliquerons l’égalité du taux horaire quelque soit le travailleur-se composant l’usine afin de garantir un niveau de vie décent pour tous-tes.
Baser l’autogestion de l’usine sur des valeurs solidaires et égalitaires nous fera gagner le combat face au capitalisme auto-destructeur, inefficace, chaotique, sauvage et violent que les salariés subissent.
Le virage écologique de notre usine devra avoir comme préoccupation première la transition énergétique locale, afin de garantir un avenir propre et socialement juste à notre population. Soyons le laboratoire de l’industrie écologique, sociale et populaire.
Appel au soutien de toute la population de l’aire urbaine.
Le combat se gagnera à l’intérieur de l’usine mais aussi à l’extérieur. Toute la population de Belfort et du Nord Franche-Comté peut soutenir la lutte par tous les moyens nécessaires. Du simple soutien matériel ou alimentaire jusqu’aux actes nuisibles comme le sabotage. Une présence massive de la population locale dans les manifestations est aussi très importante.
Chômeur-ses et retraité-es, organisez-vous ensemble pour créer des cantines et des crèches populaires afin de soutenir les travailleur-ses en gréve. Détruisons l’isolement social par la même occasion.
Enfants des usines, lycéen-nes, étudiant-es, unissez-vous, organisez-vous! Chaque commune de l’aire urbaine, chaque quartier, doit avoir son ou ses groupes de jeunes organisés et déterminés, qu’ils aient des parents ou non travaillant dans les usines concernées. Si les parents subissent la pression policière, la police doit subir la pression de la jeunesse...
Créez vos propres groupes émancipateurs et solidaires : multipliez les sections antifascistes, les collectifs féministes, les associations de musiques alternatives, les rassemblements écologistes ou rejoignez ceux déjà existants.
Etudiants de l’UTBM, votre proximité avec les usines et surtout les enjeux pour votre avenir vous obligent à participer à la lutte. Organisez vous en syndicat ou en groupes informels, utilisez au maximum votre capacité à être nombreux sur la zone rapidement. Vous jouez votre avenir de la manière la plus concrète qu’il est possible d’imaginer.
Ecologistes sincères (anticapitalistes), venez participer à la première ZAD industrielle. Vos méthodes de résistances et votre expérience ne peuvent qu’être bénéfiques à notre lutte. Les points de vue écologiques, non influencés par les lobbies, sont plus que nécessaires pour inventer l’usine de demain.
Gilets jaunes locaux, concentrez vos actions directes sur des blocages stratégiques que vous connaissez déjà (ronds-points, péages). Tout ce que vous pourrez faire pour perturber l’activité des usines est bienvenu. N’hésitez pas à créer vos propres manifestations et actions, simultanément, afin de diviser l’effectif répressif des oppresseurs.
Convergence des luttes !
Réclamations à l’intention des élus locaux.
Damien Meslot se vante de soutenir les salarié-es de GE dans leur combat. Nous le prenons au mot, nous réclamons que la mairie de Belfort et le département mettent tous les moyens nécessaires pour soutenir les grévistes : locaux immobilier, humains, financiers.
Nous réclamons la création de plusieurs cantines populaires et gratuites. Elles permettront de nourrir les travailleurs en lutte et leur famille, ainsi que d’épauler les associations humanitaires dans le Nord Franche-Comté qui ont connu une augmentation médiane de 100 % des demandeurs d’aide alimentaire depuis la crise du Covid-19 ( 200 % dans certaines villes comme Audincourt1).
Nous réclamons la création de plusieurs crèches gratuites, ainsi que des centres d’accueil et de loisirs pour adolescents, afin de soulager le budget des ménages, ainsi que de donner plus de flexibilité aux grévistes.
Nous réclamons que la police municipale se tienne éloignée de nos usines et de nos luttes, et qu’elle cesse immédiatement son harcèlement de rue sur nos enfants, notamment ceux issus des quartiers les plus pauvres. Nous réclamons que la police du Maire s’occupe essentiellement des problèmes très graves et récurrents que sont les féminicides, les violences faites aux femmes et aux enfants, dans ce contexte sanitaire difficile. Nous réclamons enfin que Damien Meslot ne parle plus en notre nom, nous sommes une population majoritairement ouvrière et précaire qui ne vote pas. Le système électoraliste que nous connaissons est à bout de souffle, si nous additionnons les non-inscrits sur les listes électorales, les votes nuls et blancs non comptabilisés, le taux d’abstention aux alentours de 70 %, nous estimons que 85 % de la population en âge de voter ne vote pour aucun parti. Les politiciens ne peuvent pas contre dire notre estimation, car il faudrait qu’ils nous donnent une transparence des chiffres, des votes blancs par exemple.
Groupe Anarchiste Nord Franche-Comté
1 Source : Bénévoles du Secours Populaire Audincourt