Au commencement, le Verbe.

Quand le verbe se fait poison, le verbe peut se faire antidote.

D’abord, des questions.

Comment avons-nous pu laisser se tenir et s’écrire des propos ignominieux ? Ceux de madame le Pen à qui nombre de nos concitoyens adhèrent. Ceux de monsieur M’bala, M’bala. Ceux de monsieur Zemmour… Ceux qui ont été tenus dans certaines mosquées. Ceux qui circulent sur les réseaux sociaux. Ceux qui se diffusent dans nos prisons. Pire, dans nos écoles. Ceux qui, longtemps, en Angleterre, se sont tenus sur les places publiques.

Pourquoi n’avons pas su interpréter correctement des événements affreux qui se sont passés chez nous ? Ces événements qui n’ont pas été lus comme des actes politiques, comme des actes de guerre, mais comme des faits divers dramatiques.

Fait divers dramatique, le martyr et la mort de Ilan Halimi ? Mort parce qu’il était Juif.

Fait divers dramatique, l’assassinat de petits enfants Juifs, dans la cour de leur école ? Morts parce qu’ils étaient Juifs.

Fait divers dramatique, l’attaque de la synagogue de la rue de la Roquette, le 13 juillet 2014 ? Dans la rue, les cris « Mort aux Juifs ! », ont été entendus.

Fait divers dramatique, ce couple séquestré et violenté parce qu’ils étaient Juif ?

Ma liste n’est hélas, pas exhaustive.

Il semblerait qu’enfin, l’attaque dont ont été victimes les clients du super marché casher soit enfin lue comme elle doit l’être. Ce n’est pas un fait divers dramatique. C’est un acte antisémite. Et Manuel Vals l’a rappelé, l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit.

Il semblerait que nous ne sachions plus tracer la frontière, certes difficile à tracer, entre ce qui relève de la liberté d’opinion, et ce qui relève de l’appel au meurtre, à la haine, à la discrimination.

Comment avons-nous pu s’installer des zones de non droit ? Ces zones dans lesquelles la République, Marianne, n’a plus sa place. Ces zones dans lesquelles les forces de police se font caillasser, ainsi que les pompiers. Ces zones dans lesquelles de plus en plus de médecins ne peuvent plus exercer leur travail.

Le verbe, un antidote.

Il aura fallu les terribles événements de ces derniers jours pour que le voile se déchire. La Démocratie, la République, le Verbe ont été attaqués.

Nous sommes en guerre. Une guerre est menée contre nos valeurs et contre nos institutions, dont les forces de police et de gendarmerie.

Derrière ces attaques, une volonté politique que l’on ne peut réduire à la psychiatrisation de la pensée des individus qui la mènent contre nous. À nos portes, la volonté d’installer un califat.

Marianne est attaquée. La Liberté, l’Égalité, la Fraternité, le Verbe et aussi la Laïcité, sont attaqués.

À chacun et à chacune d’entre nous de réapprendre à en décliner les contenus, à les faire vivre, à les mettre en actes sans haine, mais de façon ferme et déterminée.

 

 

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