Appel des communistes de Bourgogne Franche-Comté pour les élections régionales de mars 2021

UNE SITUATION TRES GRAVE

La reprise de l’épidémie et la crise économique sont là. La pauvreté et la précarité des vies explosent, les demandes d'aide alimentaire augmentent de 30 à 50%, à un niveau jamais atteint depuis l'après-guerre. La pandémie fait apparaître au grand jour le délabrement du système de santé publique, que le gouvernement abandonne aux appétits «du marché». Le personnel soignant, épuisé, ne peut plus faire face, malgré son dévouement. L'ensemble des services publics, de l'école et l'université à la culture en passant par le logement ou les transports, mis depuis plusieurs décennies sous le régime de l'austérité, sont aujourd'hui «à l'os». Le plan Castex dirige massivement des fonds publics vers les actionnaires des entreprises. Ils les utilisent contre l'emploi et les dépenses humaines de formation et de recherche, qui sont pourtant le levier pour transformer un modèle de développement qui sacrifie les être humains et la planète à la loi du profit.

Nous voulons résister avec les citoyen·ne·s, et avec les forces politiques, syndicales, associatives, de gauche et écologistes, soutenir les luttes et conquérir des pouvoirs pour que cela change. D’autres choix politiques peuvent être mis en oeuvre si les luttes progressent et si le peuple vote pour les porter dans les échéances électorales de 2021.

Les choix régionaux ont un impact sur notre vie quotidienne dans nombre de domaines:
transports, éducation, santé, logement, sport, culture, formation professionnelle, emploi, transition écologique, etc.. En Bourgogne -Franche-Comté, la politique régionale doit se hisser à hauteur des urgences sanitaires, sociales et écologiques pour répondre aux immenses souffrances sociales, dans une région qui compte:

-223 340 chômeurs (A,B, C) au 2ème trimestre 2020. Si le taux de chômage était fin 2019 inférieur à la moyenne française (7,1 contre 7,8% ), il est à mettre en relation avec les 35 000 frontaliers qui franchissent chaque jour la frontière suisse ;
-un jeune sur 5 sans emploi ni formation;
-une augmentation de 27, 9 % des demandeurs d'emplois de catégorie A au cours du deuxième trimestre de 2020, soit une progression plus forte que la moyenne nationale;
- 25100 intérimaires au 2ème trimestre 2020 (39 200 un an, avant, soit moins 35,9%), première «variable d'ajustement» du capital;
-plus de 290 000 ménages sont en situation de «vulnérabilité énergétique» ;

une région qui a perdu en 10 ans,
-24 200 emplois industriels
-48 300 emplois salariés tous secteurs confondus (marchands et non marchands) quand ces mêmes emplois ont progressé en France de 2%.

Il n'y a pas de fatalité derrières ces chiffres accablants. Pour en sortir, il faut bousculer l'ordre existant, celui des pouvoirs de décision sur l'économie qui ne doivent pas rester concentrés entre les mains de quelques grands patrons de multinationales et fonds d'investissement, comme GE, PSA, Alstom, Amazon, etc..., très puissants en BFC. De grandes conquêtes démocratiques sont à faire sur l'utilisation de l'argent, celui de nos impôts, mais aussi celui des banques (qui est aussi «notre» argent) et celui des entreprises, fruit du travail des salariés.

NOTRE PROJET REGIONAL

Nous mettons dans le débat public les trois priorités de notre projet régional:
-l'emploi et la formation pour changer le modèle économique;
-les services publics de qualité et accessibles dans l'égalité territoriale
-la démocratie au centre des pratiques politiques

Pour l'emploi, la formation et la transformation écologique des productions

Reprendre collectivement la main sur les grandes décisions économiques
Ce sont celles qui concernent l'avenir de milliers de salariés, des PME/TPE sous traitantes des grands donneurs d'ordre, des artisans et commerçants.
À cette fin, nous proposons:

• la mise en place d'une conférence régionale permanentes pour l'emploi, la formation, la transformation productive écologique, constituée de toutes les parties prenantes à la vie des territoires: salariés, élus, entreprises, associations, services publics, avec l’objectif de création d’un Fonds régional pour la Sécurisation de l’Emploi et de la Formation, qui intervienne en premier lieu pour ceux dont l'emploi est menacé et pour les jeunes.
• La création de de comités locaux de lutte contre les suppressions d’emplois, en lien avec le
mouvement social,
• Le contrôle et le suivi démocratique des aides publiques, avec conditionnalité sur des critères sociaux et environnementaux et sanction en cas de non respect.

La région doit agir pour la conquête d'une maîtrise publique sur les filières stratégiques de l'énergie et des transports, afin que soient préservées et développées les compétences humaines pour la nouvelle industrie indispensable à l'avenir du pays et à la transition écologique. Elle doit s'engager fortement aux côtés du rassemblement qui se construit pour mettre le prédateur GE hors jeu.

Changer de modèle agricole et revaloriser la filière bois
Les modes de production dominants sont dans une impasse. Pour en sortir , il convient de soutenir résolument une agriculture paysanne au service de l'emploi , de l'environnement et du bien être animal, et agir pour la débarrasser des pressions de l'agro-business. Dans notre région riche en forêts, la revalorisation de la filière bois, grâce à des politiques publiques ambitieuses, peut développer de nombreux emplois, depuis l'exploitation jusqu'à la transformation et la relance des industries françaises du bois.

Développer l’Économie Sociale et Solidaire (ESS)
Elle est porteuse d’un modèle économique dégagé de la rentabilité capitaliste à court terme et de relations de travail différentes. Mais elle est aussi gangrenée par des partenariats avec le secteur privé qui ne visent qu'à donner un label ESS au secteur privé en abandonnant ses valeurs. La région doit favoriser le développement de l’outil coopératif ( SCOP et les SCIC ), notamment avec un droit de préemption des salarié-e-s pour la reprise
d’entreprises en SCOP et le développement d’outils régionaux de soutien à l'ESS.

Pour le développement des services publics dans l'égalité des territoires

Nous voulons que l’institution régionale s’inscrive fortement dans la bataille politique pour le développement de services publics nationaux et régionaux, dotés de moyens financiers nouveaux (État, crédits bancaire bonifiés) pour lesquels l’État s'engage à garantir l'égalité des territoires. C’est à cette condition, et à celle-là seulement, que la Région pourra répondre aux besoins de ses habitant.e.s., combattre les déserts en services publics que
sont les ruralités, villes-bourgs et quartiers populaires des métropoles.

Nous proposons d'agir pour:
• un moratoire sur les fermetures : lits, services, hôpitaux, lignes TER, gares, guichets, lycées.
• le financement public des infrastructures ferroviaires pour développer l’offre régionale, en maintenant l’emploi cheminot dans les gares et dans les trains.
• Le financement par l’État des embauches pour les hôpitaux publics, les EHPAD, comme pour les centres de santé impulsés par la Région
• Des financements à la hauteur des besoins dans les domaines de l’Éducation, de la Culture, du logement social.

Sur le plan régional, nous proposons:
• la remise à plat de la convention TER, avec l'engagement de ne pas ouvrir à la concurrence des lignes TER, le retour du deuxième agent à bord, la réouverture des guichets et lignes du quotidien
• l'extension des gratuités scolaires et culturelles, pour faire grandir une société de biens communs.
• un audit indépendant pour évaluer les transferts de services publics provoqués par la réforme territoriale, suivi d'assises citoyennes pour élaborer un plan de réouverture de services publics.

La démocratie au centre des pratiques politiques

Nous voulons une démocratie territoriale qui associe citoyen.nes, associations, syndicats et élu.e.s de l’ensemble des collectivités concernés pour débattre des grands projets d’aménagement du territoire, saisir le Conseil régional sur toutes les questions jugées utiles et contrôler le respect des engagements de campagne.
L'institution régionale doit être exemplaire sur la question de la démocratie au travail dans les relations élus/fonctionnaires et la reconnaissance du statut de citoyen au fonctionnaire.

UN APPEL AU RASSEMBLEMENT

Pour que ces ambitions de changement ne soient pas qu'un voeu pieu ne soient pas qu'une promesse de campagne, il est nécessaire de construire un large rassemblement, ancré sur les luttes sociales et territoriales, qui réunisse les forces de gauche et écologistes, le mouvement social, les citoyen.ne.s.
Un rassemblement gagnant qui empêche en BFC que le RN, tout près d'emporter la région BFC en 2015, applique concrètement dans notre région ses idées de haine, de divisions et d’exclusions, et mette en avant ses boucs émissaires bien commodes pour détourner le regard des véritables causes du chômage, de la pauvreté, et des violences.
Un rassemblement gagnants qui empêche la droite LR qui a de grandes ambitions pour la région, d'en faire un relais puissant des politiques d'austérité qu'elle soutient à fond, dans un jeu de dupes sur une prétendue opposition au gouvernement.
Un rassemblements gagnant qui inflige à la droite LaREM une défaite cinglante et l'empêche de poursuivre ses contre réformes, celle des retraites, de la privatisation de l’hôpital public, ou de la future loi des 3D (déconcentration, décentralisation, différenciation) qui, en donnant aux régions le pouvoir d’adapter des lois, est une rupture du principe d’égalité des citoyens sur le territoire national et ne peut que creuser les inégalités entre régions riches et régions pauvres.
Un rassemblement politique gagnant en Bourgogne Franche-Comté, sans ambiguïté dans son opposition au gouvernement actuel, qui réoriente les politiques régionales pour répondre aux défis posés par la situation sanitaire, la crise économique et écologique.
Les communistes de Bourgogne Franche-Comté s'engagent pleinement dans des rencontres avec toutes les forces de gauche et écologistes et des mises en débat des contenus politiques, afin de construire ce rassemblement offensif et gagnant. Leur voix, absente du conseil régional, a manqué. Ils entendent prendre toute leur place dans la future assemblée régionale, pour donner un écho aux luttes, aux souffrances, aux résistances du monde du travail et des quartiers populaires, mais aussi y porter l' ambition, avec des propositions innovantes, de transformer la société.

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