À l'occasion de la venue du Secrétaire d'État Joël GIRAUD pour l'évènement SUERA tenu à Frasne et Métabief ce mardi 16, la fédération FNE 25-90 tient à rappeler le sens de la "transition écologique dans le contexte du changement climatique".
Faut il encore aménager pour réussir la transition ?
L'évolution du climat planétaire passe progressivement du prévisible au prévu. Enfin !
Les inconnues restent cependant nombreuses : qui n'a pas entendu les météorologues annoncer que la température ou la pluviométrie du jour n'est pas conforme "aux normes de saison" ? Mais qu'est-ce qu'une telle norme aujourd'hui ? Elles changent bousculant les références et compliquant les prévisions. Chacun le constate à son échelle.
Cette réflexion est nécessaire quand on sait l'importance du "temps" sur l'activité touristique.
Ici, dans notre belle montagne jurassienne, un programme d'aménagement important avait été envisagé de construire une serre tropicale à des fins touristiques : l'objectif était de contrer la réputation de froid.
Ce n'est certainement pas à ce genre d'aménagement que pensent nos responsables pour leur prochain plan d'investissements…… du moins FNE 25-90 l'espère. Mais peut-être penseent ils à des aménagements étiquetés plus écologiques, tel, dans le département voisin, l'important projet de "village de vacances" non encore abandonné par son promoteur. Nous ne le souhaitons pas non plus.
Le tourisme n'a pas besoin d'aménagements importants, et surtout pas de nouvelles constructions. Et notre massif jurassien certainement moins que d'autres, du simple fait de la richesse de son capital existant. Ce dernier est à préserver, parfois à restaurer : c'est là que les investissements sont à faire.
Quelques exemples :
1 "restaurer" : notre montagne était mondialement connue pour la qualité des eaux de ses rivières, générant un tourisme de pêche important. De nombreux articles de presse ont lourdement terni cette belle réputation, avec les conséquences économiques afférentes. Ce n'est pas sans raison : nombre d'études le démontrent amplement.
Le retour d'une belle qualité des eaux passe par une amélioration des systèmes d'épuration des eaux usées, qu'il s'agisse d'eaux domestiques ou industrielles, de traitement collectif ou individuel.
2 "préserver" : c'est garder le bon état de nos écosystèmes (c'est-à-dire ne pas y injecter de substances toxiques), de nos paysages (ne pas détruire ce qui en fait l'originalité). C'est développer les énergies renouvelables locales pour réduire les émissions de GES (exemple capteurs solaires sur les toits).
Restaurer et préserver c'est respecter le milieu d'accueil naturel et humain ; c'est s'assurer de la meilleure capacité d'accueil (les paysans diraient la capacité de charge) du territoire, donc s'assurer de sa plus forte aptitude à la résilience.
On ne peut pas, artificiellement, augmenter indéfiniment la charge d'un milieu naturel…… à moins de s'orienter vers ces stations de tourisme de masse dont on a vu l'impact écologique et humain. Là, les investissements pour la transition ne seront probablement pas supportables.
En montagne, la transition commence par le profond respect des milieux d'accueil dans leurs composants naturels autant que dans leurs composants humains.