Ce vendredi 3 juillet, le Conseil d'Etat a rendu son avis concernant la construction d'un quartier de logements sur la zone des Vaîtes. Les travaux sont donc suspendus. Pourvu que cela dure, pourvu que les cicatrices laissées en 2019 sur la terre des Vaîtes, finissent par guérir.
Ce verdict peut nous rassurer, mais nous ne baisserons pas la garde, car le capitalisme ne désarme jamais. La nature à horreur du vide, ce système aussi, c'est pourquoi il imposera partout sa présence, une présence stérile.
Aujourd'hui, même la droite s'empare de l'écologie, et la gauche se disant écologiste conteste des luttes pour la préservation du vivant. Il nous importe donc, en tant que militants écologistes anti-capitalistes d'apporter une pierre à ce débat, afin de lever le voile sur certaines idées reçues dont la diffusion vernit les griffes du capitalisme de vert, alors que ce système, ne peut et ne pourra jamais se maintenir qu'au prix de la destruction totale du vivant.
Un point de contexte d'abord
Dans le cadre de l'appel du 17 Juin contre la réintoxication du monde, deux occupations ont commencé simultanément sur des terrains promis à la bétonisation, à Dijon et à Besançon. Ceux qui ont pris part à cette prise de terre savent que le répit offert laissé au vivant par la pandémie du covid-19 sera de courte durée .
Aujourd'hui, les politiques n'ont que le terme de « relance » à la bouche. L'économie doit repartir, et nous pressentons déjà qu'elle repartira plus fort, les déprédations sur la biosphère et l'accroissement des inégalités aussi.
C'est forts de ce constat que des collectifs ont choisi de s'opposer à l'idéologie mortifère de la course à la croissance, qui décidément ne tirera aucune leçon, pas même d'une crise telle que cette pandémie surfant sur les flux mondialisés.
Face à une demande grandissante d'écologie de la part des électeurs, les tenants du pouvoir politique ont dû verdir leur discours afin de gagner, de garder, de partager des places à la tête des métropoles françaises. Une « vague verte » aurait déferlé sur la France ce dimanche 28 Juin, glosent déjà les journaux.
Déjà, nos oreilles sont emplies d'annonces décevantes car ne contestant pas profondément le modèle capitaliste. Ce modèle entre donc dans une énième crise à laquelle sa plasticité va répondre par de vastes opérations de communication et de verdissage au sujet desquels nous sommes de moins en moins à être dupes. La promesse d'une « transition écolologique » est instrumentalisée pour ouvrir de nouveaux marchés, de nouveaux projets. Si certains pourront être pertinents, il faudra exercer un scepticisme rigoureux pour faire le tri entre les vraies alternatives, et les cochonneries estampillée « éco-truc, ou bio-machin ».
Face aux alternatives combatives proposées par différents militants à Dijon et Besançon, les tenants du pouvoir affichent l'intention de poursuivre leur course vers de nouveaux écocides (le terme a désormais droit de cité), de nouveaux bétonnages.
Ils le font notamment par voie de presse, dans des tribunes signées en leur nom propre, ce qui pourrait leur donner une neutralité de façade, mais que penser d'une opinion qui s'exprime « en son nom propre » quand celle ci rentre dans la majorité municipale juste après ?
C'est en réaction à cette tribune que s'exerce ici un droit de réponse combatif ou voulu comme tel contre les billevesées proférées à Dijon et à Besançon par les bétonneurs et leurs alliés. Nous sommes parti de l'exemple de ces deux villes, mais nous avons la prétention d'écrire une réponse applicable à toutes les métropoles absorbant des jardins et des terres cultivables. Le processus de métropolisation a ceci de commode qu'il impose un modèle uniformisé, on peut donc lui opposer une réponse générale. Nous appelons tous ceux et toutes celles qui luttent contre les projets inutiles, pas besoin que ces derniers soient « grands » à se saisir de ce texte, où des éléments qui leur plairont. Car nous nous voulons ambitieux, et ambitieuses en plus de se vouloir combatifs et combatives.
Contre les métastases du cancer métropolitain
On ne va pas tourner autour du pot, nous avons un problème avec l'argument de la « densification » employé pour défendre l'éco-quartier des Vaîtes, ainsi que tous les projets d'artificialisation intra urbains. Cet argument nous revient avec une remarquable régularité appuyé par les éléments de langage d'urbanistes dociles qui expliquent doctement que si on bétonise en ville, c'est pour ne pas avoir à le faire en périphérie, là où sont les « vraies » campagnes.
Pour qu'il soit valide, cet argument présuppose qu'on ne peut rien faire à la bétonisation à part choisir stratégiquement les terres qu'elle nous prendra. On dirait là le portrait d'une force naturelle, incontestable, et donc, entre les terres agricoles périphériques et celles coincées dans le tissus urbain il faudrait donc choisir. Et les écologistes défendant les dernières cellules saines de terre dans le cancer métropolitain, seraient en fait, les idiots utiles de la bétonisation périphérique ?
Foutaises !
Ce faux dilemme omet de prendre en compte les intérêts privés des spéculateurs qui se nourrissent de ces projets. Les dispositifs de défiscalisation (Dufflot Pinel) qui favorisent la construction de logements neufs n'apparaissent pas dans cet argumentaire et pour cause, l'écologie réformiste ne peut faire l'impasse sur la source de croissance que constitue l'industrie du bâtiment.
Les seuls responsables du bétonnage seront, sans surprise, les bétonneurs, ceux qui feront le choix du logement neuf plutôt que celui de la rénovation. Déplorer le bétonnage des communes périphériques, c'est faire montre de fatalisme autant que de faiblesse de convictions. Surtout quand ces communes font partie de communautés de commune soumises au même schéma de cohérence territoriale (SCOT).
L'argument de la vacance locative qui serait « frictionnelle », ce qui justifierait de « passer vite dessus » Mais arrêtons quand même notre attention sur le sujet. Besançon et Dijon ont des taux de vacance locative du même ordre (autour de 10%, et ce taux est en augmentation). Elles ne sont pas considérées comme des villes « en tension » concernant les logements.
La construction de logements neufs obéit à des logiques de spéculation grâce à un usage abusif du dispositif Pinel bien documenté dans le cas de Besançon. Ce dispositif permet d'investir dans du logement neuf en déduisant l'investissement de ses impôts, et en obtenant des conditions de prêt favorables des banques qui se remboursent sur la part d'impôt défiscalisée. Comme quoi on peut prétendre défendre les classes populaires, et cautionner en même temps que des investisseurs privés se paient un capital immobilier aux frais de l'Etat puisque leur investissement est défiscalisé. Ce dispositif crée, par endroits, une bulle spéculative et les classes moyennes qui s'y sont laissé prendre semblent le regretter puisque les logements ne trouvent pas toujours preneur.
Une politique institutionnelle se prétendant « écologiste » peut, doit empêcher politiquement le bétonnage, favoriser l'amélioration de l'offre de logement en cohérence avec un réseau de transport public multimodal et intercommunal pour rendre les mouvements pendulaires plus propres. Les élus, anciens ou nouveaux s'engagent en la matière dans leur programmes. Nous les jugerons sur pièce.
Pour le cas des Vaîtes, comme pour tous les projets de ce type, on nous oppose que la densification permettrait d'éviter les flux d'automobiles pendulaires, car oui, « Le tram est là, il faut donc construire à coté ». Le tram est, là aussi, présenté comme une émanation qui n'existe que par elle-même sans que nos détracteurs n'aient la décence d'une élémentaire mise en contexte qui aurait permis de préciser son appartenance au long cortège des projets inutiles. Ces projets inutiles parsèment l'histoire récente de Dijon et Besançon dans leur course mégalomane au prestige de devenir « métropole » (Gare Besançon Franche-comté TGV, Cité de la gastronomie, Tram et re-tram en miroir, Eco-quartier des maraîchers, Eco quartier des Vaîtes).
Cette rivalité supposée entre les deux capitales a été longuement mise en spectacle, mais nous n'en avons cure. Nous voyons bien que face aux appétits des promoteurs, notre camp doit à sa base opposer un front uni.
Le jardin de l'Engrenage est lui aussi le long du tram, qui est la colonne vertébrale structurant le plan de bétonisation de Dijon. Il faudrait donc aller au bout de ce plan, même s'il est mortifère. À l'heure où le capitalisme engloutit de plus en plus de terrain, nous ne sommes du tout dérangés par la perspective d'un arrêt de tram au milieu de terres maraîchères cultivées, ou près d'un lieu de convivialité et de verdure ensauvagée.
C'est justement ce que propose l'écologie radicale au travers de l'appel du 17 Juin : Arrêter la machine capitaliste qui intoxique le monde et essayer petit à petit de faire marche arrière, en abandonnant les vieilles lunes de la course à l'emploi, aux grandes entreprises, à la croissance, à l'attractivité et au prestige des territoires.
À l'enfant qui posera la question : -Pourquoi le tram s'arrête alors qu'il n'y à rien? » nous aimerions pouvoir répondre, plus tard : «Bon déjà, il n'y a pas rien, regarde comme les gens ont l'air d'y être heureux ! Et si ce n'est pas bétonné, c'est qu'on s'est rendu compte que c'était une mauvaise idée, donc le projet a été abandonné ». Coté Doubs, la lutte contre le grand canal montre assez qu'on peut changer de cheval au milieu du gué, sans avoir à en rougir.
Les transports en commun dont le tram, sont présentés de façon spécieuse comme seule alternative à la bagnole. Pour le cas de Besançon, rappelons qu'un ambitieux plan de développement de la circulation cyclable à été réalisé par l'Association Vélo Besançon. La maire récemment élue ne cite pas explicitement ce plan vélo dans son programme mais espérons que sa promesse de développer le réseau cyclable et les alternatives à la bagnole s'en inspirera et se fera plus responsable qu'en proposant de payer des vélos nucléaires aux bisontins. Personne n'attend toutefois de rupture franche avec la politique de l'ancienne municipalité, car la nouvelle en est est l'émanation, même s'il faut reconnaître qu'elle semble vouloir rester à gauche, là où l'ancienne municipalité avait viré à la droite macroniste à la stupéfaction générale.
Pour ce qui est de Dijon, le réseau cyclable doit aussi faire peau neuve, car il n'est à l'heure actuelle qu'un champ de bataille favorisant toujours les bagnoles où les concessions faites aux cyclistes sont faites au dépens des piétons, bref, un réseau cyclable pensé par des automobiliste et pour le confort de ces derniers.
Pour une alternative alimentaire résiliente
Rappelons un fait géographique. Les villes telles qu'elles sont conçues aujourd'hui, sont de véritables gouffres à ressources alimentaires, consommant sans produire.
Cet état de fait n'est plus soutenable avec une perspective de réduction de flux vers laquelle nous tendons avec la raréfaction annoncée du pétrole. Il faut donc relocaliser la production alimentaire, qu'elle soit diffuse, plurielle, résiliente.
Mais les écologistes politiques sont pour une agriculture de proximité ! Ceinture verte par ci, trame brune par là, ils se font les chantres d'un zonage des activités productives à la périphérie des métropoles Le zonage, donc, conduit à une agriculture intensifiée, qui, non content de favoriser les grandes multinationales agroalimentaire n'offre pas de résilience satisfaisante face aux enjeux multiples que nos sociétes vont inévitablement affronter, le coronavirus n'en est qu'un avant-goût.
La multiplication des lieux de productions, des types, des tailles de production offre la résilience dont nous avons besoin. C'est ce qui s'appelle « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Le modèle d'agriculture monospécifique dans lequel nous avons été conduit par la politique agricole commune est extrêmement fragile. Il peut conduire à des aberrations, économiquement et écologiquement. Le journal Factuel s'est fait l'écho des dommages collatéraux de la filière comté (utilisation du casse caillou dans le Haut Doubs, simplification des paysages, etc.).
L'avenir est aux polycultures, et à l'organisation rhizomatique de la production paysanne. L'aménagement du territoire de demain ne sera pas fait de grandes zones affectées chacunes à une fonction précise (loisir, production, consommation, travail, culture), mais d'une multitude d'ensembles de petite échelle, où ces fonctions s'interpénètreront et évolueront en permanence.
Rompre avec un agencement territorial anti-démocratique
Cela implique une pratique politique plus horizontale, sans séparer ni les territoire, ni leurs habitants, ni leurs activités. et à l'heure où les listes accédant au pouvoir auront une légitimité minuscule à cause d'une abstention record, on ne peut continuer à pratiquer un pouvoir aussi vertical, dont les grands projets inutiles sont la manifestation.
Nos sociétés se sont construites sur le modèle de classement « centre-périphéries ». Les centres concentrant des fonctions bien plus (pouvoir, médias, administration, tourisme, économie, loisirs, culture), alors que les périphéries reçoivent, elles des fonctions agricoles, industrielles secondaire (pour ne pas dire au second plan) et primaire ( pour ne pas dire primitives). La hiérarchisation des secteurs d'activité, (tertiaire secondaire primaire) conduit à la hiérarchisation des territoires (modèle « centres-périphéries), et à la hiérarchisation des gens. Selon que vous soyez proche où non des centres métropolitains, vous serez « citadin », « bobo de centre ville », « plouc » ou « banlieusard ».
L'exode urbain commence maintenant
Revenons à nos jardins. La paysannerie doit avoir des têtes de pont en ville pour être attractive. Avec les départs en retraite non remplacés de paysans, l'augmentation des prix des terres, la main d'oeuvre va cruellement manquer pour la production alimentaire. Cet état de fait est renforcé par la nécéssité impérieuse d'aller vers une agriculture respectueuse du vivant Sans moteurs, sans produits chimiques, c'est de millions de bras dont nous aurons besoin dans les temps à venir. L'avenir est dans une inversion de l'exode rural, et le rôle de sensibilisation à la production alimentaire ne peut être cantonnée aux périphéries, le projet de la ferme pédagogique des Vaîtes va dans un sens pertinent, mais, seul îlot au milieu d'un éco-quartier bétonné, elle sera reléguée au rang d'attraction folklorique, sans plus.
De même, il serait prétentieux de prétendre viser par des jardins intra-urbains une totale autonomie alimentaire. Mais ces jardins doivent être une partie du réseau jouant un rôle social, écologique, climatique (îlots de fraîcheur), tout en jouant leur rôle d'interface entre le rural et l'urbain.
Du social par le béton ?
Nous faisons également face à une accusation particulièrement malhonnête :En défendant la construction de logements pour l'intérêt des classes populaires et moyennes, les pro béton de « l'écologie populaire» donnent l'impression, que les défenseurs des Vaîtes seraient, de leur coté membres de classes plus privilégiées. Nos détracteurs font grand cas de notre défense de « jardins personnels», et ce, bien qu'ils soient « petits ». L'adjectif « petit » fut employé comme pour souligner la mesquinerie et la bassesse de ceux qui les défendent, nous en avons pris note.
La lutte des classes ne se joue sur ce terrain là. Selon nous, puisque le quartier n'est à l'évidence pas parmi les plus favorisés de Besançon et encore moins de l'agglomération si on compte les communes périphériques. Ces jardins sont historiquement des jardins ouvriers, situés entre deux quartiers populaires : Les Orchamps et Clair-Soleils, pour ne pas les nommer. Les jardins des Vaîtes offrent une mosaïque de classes sociales et d'origines qui réalisent l'idéal de « vivre ensemble » après lequel les socio-démocrates courent sans succès depuis des années.
Comme la tribune qui motive en partie cette réponse vient d'un camarade rouge par sa couleur politique, parlons luttes sociales massives, grèves, organisation collective Les conquis sociaux obtenus par le mouvement ouvrier se sont fait par la lutte, par la grève, à une époque où les jardins ouvriers permettaient une souveraineté alimentaire aux grévistes et donc une résilience, et une indépendance vis à vis du pouvoir de l'argent sur leur alimentation. Parions que les LIP ont mangé des légumes cultivés dans la terre des Vaîtes !
Il faut des jardins potagers dans tous les quartiers, que les parcs dédiés aux loisirs soient réaffectés en partie à cette fin. Et si les « petits jardins individuels » dérangent tant que cela nos oppositions les plus collectivistes, créons de « grands jardins collectifs ». L'importance des communs est au cœur des luttes pour le droit à la terre dans lesquelles nous nous reconnaissons.
De quel conservatisme parle t'on ?
On nous taxe de conservatisme. C'est une appellation classique des libéraux qui veulent se draper dans des habits de progressistes. Le conservatisme n'est pas un problème en soi, tout dépend ce que l'on compte conserver. Nous nous sommes bien fait taxer de conservatisme quand on a défendu les régimes spéciaux de retraite, non ? Si le progrès passe par artificialiser les sols, détruire la biodiversité, et asservir les hommes et les femmes, à fortiori les plus pauvres, à la loi des supermarchés, en détruisant leurs conquis sociaux au passage, nous sommes tous des conservateurs.
Il faut stopper la construction sur des terres arables, et proposer des lieux de convivialité qui ne participent pas de la société des loisirs mais d'une société urbaine et paysanne en même temps, car c'est de cela que l'avenir est fait. Et pour ce qui est de la densification : Densifions sur les ruines des barres HLM, des concessions automobiles, des industries délocalisées en Pologne, mais foutons la paix aux friches et aux jardins s'il vous plaît ! Si les spéculateurs veulent tant que cela investir dans la pierre, qu'ils le fassent sur des quartiers comme l'éco-quartier Vauban, qui au moins, n'a pas le mauvais goût de s'établie sur une terre riche et encore fertile.
Tout ce plaidoyer pour une intégration d'espaces verts, productifs ou non au tissus urbain s'applique indifféremment aux occupations de Dijon et de Besançon. Mais la zone des Vaîtes a en plus la singularité d'être une zone humide dotée d'une grande richesse biotique (crapaud accoucheurs, tritons crêtés) dont aucun projet, fût-il « social » ou « écologique » ne peut justifier la destruction, c'est une évidence sur laquelle nous pensions qu'il était inutile de revenir, car même les écolos vert tendre sont sensés avoir compris qu'il fallait protéger les espèces en danger, depuis le temps. Pourtant, il a fallu porter ce projet sous l'oeil du conseil d'Etat pour qu'enfin soit rappelée officiellement l'évidence selon laquelle un bétonnage, fut il écologique est une nuisance pour le vivant.
Les années qui s'annoncent seront déterminantes, beaucoup de mal a déjà été fait, et il faudra un temps dont nous manquons cruellement pour reconstruire sur le bitume et le goudron qui engloutissent les terres où pousse ce que nous mangeons.
L'écologie politicienne a été la grande gagnante des municipales et de la convention citoyenne pour le climat. Pour que cette victoire ne soit pas que symbolique, les écologistes politiques sont prévenus :Nous les aurons à l'oeil.
Des militants écologistes