33e jour de grève à Foucherans (Jura)

Les salariées titulaires de la maison de retraite des Opalines qui emploie la moitié de précaires ont cessé le travail le 3 avril. L'UL CGT de Dole qui les soutient, nous a adressé un résumé du conflit du point de vue des grévistes.

La grève a débuté aux opalines le 3 avril 2017. Ça fera donc 33 jours  vendredi 5 mai 2017 qu'elle dure.

C'est la totalité des soignantes en CDI qui était en grève depuis le début du mouvement, ainsi que du personnel du ménage et des cuisines. Elles ont été rejointes dès le deuxième jour par le personnel de nuit.

Seuls les salariés embauchés en contrats précaires, très nombreux, trop nombreux, aux Opalines, n'ont pas osé cesser le travail mais se disent solidaires avec les grévistes. Trop nombreux puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de la moitié de l'effectif qui est embauché avec ce type de contrat. Le code du travail rappelle pourtant qu' « n contrat de travail à durée déterminée, quel que soit son motif, ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise. » Article L 1242-1 du code du travail.

Les revendications des salariés ne sont pas nouvelles, le manque de personnel et la surcharge de travail est évoqué depuis des années et la direction ne peut nier être au courant. Avant de se mettre en grève, ces problèmes ainsi que la faiblesse des rémunérations ont été écrits et remis à la direction. Les salariés ont prévenu que sans avancées, elle se mettraient en grève quelques jours plus tard.

Ça a été le départ d'un ensemble de manigances flirtant allègrement avec la légalité :

·         Tout d'abord aucune proposition, aucune volonté de négocier de la part de la direction, qui a préféré rechercher dans toutes les opalines alentours des salariés venant remplacer les grévistes : Fraisans, Chamblay, Auxerre, Genissieux, Marseille, Vichy...

·         Modification des plannings allant jusqu'au dépassement des durées maximales de travail et au renoncement à la durée minimale de repos entre deux journées,

·         Recours à des sociétés de services à la personne telles SENIORS COMPAGNIE ou encore MAINTIEN A DOM’

·         Des nuits, comme celle du samedi 29 avril au dimanche 30 avril 2017 ont été effectuées par 2 personnes sans diplôme !

Ce week-end du 1er mai, samedi 29 avril, les toilettes ont été terminées à 16h30 ! Des familles se sont plaintes de trouver leur parent, résident des Opalines, avec une « protection » non changée depuis très longtemps…

Plusieurs familles sont allées déposer plainte à la gendarmerie.

Il est plus que temps que la force publique oblige Les Opalines à respecter les lois !

UN APPEL A DEBRAYAGE EST LANCE LE JEUDI 18 MAI 2017, A L’ENSEMBLE DU PERSONNEL DU GROUPE SGMR (OPALINES)

C’est en effet la date où la direction veut précipiter la tenue des élections !

HISTORIQUE de la précipitation :

Septembre 2015 début négociation pour  la création d’une Unité Economique et Sociale regroupant les 1750 salariés des  Opalines de l’est de la France (création d’une Délégation Unique du Personnel regroupant CE (comité d’Entreprise) et CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail)
5 réunions jusqu’à juin 2016 ou est actée la création de l’UES (NON SIGNEE par la CGT). Les élections auraient du avoir lieu dès septembre 2016.
la direction des Opalines se réveille aujourd’hui, nous convoque à négocier mardi 9 mai pour débuter les élections les 18 mai…
Pour nous la direction, sentant le vent tourner et bien consciente des multiples « accrocs » aux lois et règlements, cherche à donner le change et à faire croire qu’elle respecte les lois !

Dernière minute :

Jeudi 4 mai : Rendez-vous à l'ARS obtenu grâce à une demande appuyée par le renseignement territorial (ex RG)...

L’ARS ne contrôlera pas les Opalines pendant le conflit, bien que nous ayons insisté sur l’obligation incombant aux Opalines de maintenir le même niveau de soins Y COMPRIS pendant cette grève que les Opalines ont refusé d’éviter !

L’ARS ne souhaite en effet pas risquer d’être accusée par les Opalines d’être « manipulée » par les grèvistes.
L'ARS a noté des points importants à leurs yeux et sur lesquels leur champ de compétence leur permet d’intervenir : 

- premièrement les Opalines de Foucherans ne disposent que d'une autorisation pour 75 lits de résidents. Or il y a 77 résidents en permanence. L'interprétation des Opalines pose un vrai problème juridique.
La direction revendique 74,6 comme taux d'occupation des lits sur l'année ! Et pour eux ils se conforment ainsi à l'autorisation ARS de 75 lits... 

- deuxièmement, les nuits du 29 août 30 avril et du 3 au 4 mai 2017 (entre autres, les plannings sont à éplucher et à vérifier…) ont été effectués par du personnel non diplômés. La distribution des médicaments et la surveillance des perfusions doit être effectué par du personnel diplômé, aides-soignant-e-s ou AMP.

- troisièmement la direction des opalines n'a jamais demandé et encore moins eu d'autorisation pour un accueil de jour. Or celui-ci est organisé depuis septembre 2016, date à laquelle celui de PRODESSA a fermé. Cet accueil de « clients » extérieurs se fait au détriment du PASA (Pole activité et de soins adaptés) dédié aux résidents des opalines : plus il y a d’externes, moins les résidents bénéficient d’activités permettant de ralentir la progression de la maladie d’ALZHEIMER…

Mais plus les Opalines gagnent d’argent !

C’est le but des sociétés à but lucratif.

- Quatrièmement la prise en charge des résidents porteurs de bactéries multi résistantes est déficiente. Il s'agit d'un problème de santé publique. En effet un résident transféré à l'hôpital peut communiquer aux autres patients ce type de bactéries que nous n'arrivons plus à éradiquer avec des antibiotiques !

Les sas, protection type sur-blouses, gel hydro alcoolique antibactérien et points de lavage des mains n'existent pas pour les chambres des patients atteints.

Et même les gants en latex sont régulièrement absents ! Des soignants ont été ainsi contraints de faire des toilettes en s'emballant les mains dans des sacs poubelles !

Du même registre, une soignante a été contrainte de continuer à travailler alors qu'elle était porteuse de la gale qu'un résident lui avait transmis. La direction lui avait cependant demandé de porter une surblouse et des gants…

Nous avons aussi évoqué l’absence de traçabilité du travail effectué par les remplaçants des grévistes :

- Les Dossiers de soins (logiciel PSI) ne sont plus remplis, il n’y a donc plus aucune traçabilité des soins. C’est pourtant une des obligations pour certifier de la qualité des soins dans une structure.

- Avant la grève, pour cause de surcharge de travail, cette situation existait déjà à un niveau moindre.

 Les revendications :

·        50€ net/mois de prime de dimanche ;

·        100€ de salaire net/mois en plus ;

·        1 salarié en plus par équipe soit 2 aides-soignantes en CDI ;

·        1 plan de formation d’aide-soignante et/ou d’AMP sur le bassin dolois ;

·        1 prime de responsabilité correcte pour le personnel de nuit ;

·        1 audit pour l’amélioration des conditions de travail réalisé par l’ARACT ;

·        des instances de dialogue, des réunions de services ;

·        paiement des jours de grèves et reprise sereine du travail.

 

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