Communiqué de presse de la section Faurecia Systèmes d’Échappement de la CGT de Beaulieu

Nous avons lu avec intérêt l’article présenté dans l’Est républicain dans l’édition papier du samedi 20 mars. Nous apprenons que Faurecia va créer 300 nouvelles embauches.

Concernant la branche sièges auto de Faurecia Siedoubs nous ne nous prononcerons pas sur les annonces parues dans la presse, n’ayant pas les informations concernant cette branche d’activité.

Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que les communications actuelles du groupe Faurecia sont faites dans un contexte où l’état et la région financent leurs projets dans des proportions très importantes. Depuis le début du projet de déménagement de l’usine de Beaulieu, les représentants du personnel ont manqué d’information et de transparence de toutes parts, les négociations entre PMA et Faurecia ont eu lieu dans une opacité inquiétante. Nous pouvons cependant penser que le chantage à l’emploi a pesé fortement dans les débats. Dans ce contexte, il ne faut pas s’étonner que la CGT refuse de se prononcer le 28 février 2020 lors de l’information/consultation du CSE Central.

Cette procédure qui est pourtant bien encadrée par la loi a été complètement bafouée par la direction qui a exigé un vote immédiat alors que nous avions un délai d’un mois pour rendre un avis motivé et que 80 % de nos questions étaient restées sans réponse.

En qualité d’élus du personnel, mais aussi de contribuable, n’est-il pas légitime de se poser des questions sur l’utilisation de l’argent public et sur les engagements que le groupe Faurecia a pris ou pas, en termes d’emplois et de qualité de vie au travail ? Car là aussi nous avons des choses à dire :

Concernant les effectifs, il est prévu dans la nouvelle usine d’Allenjoie 210 personnes sur le site de production (150 ouvriers et 60 cadres et techniciens) et 38 salariés pour la partie Prototypes. Les effectifs de Faurecia Systèmes d’Echappement (Clean Mobility) sur Allenjoie seront de 248 salariés.

Aucun intérimaire n’est prévu (dans les prévisions de Faurecia) sur le nouveau site d’Allenjoie. Depuis des années les effectifs ont diminué puisque nous sommes passés de 713 salariés en 2005 à 255 salariés aujourd’hui (345 salariés en 2018). Il faut donc comprendre que les salariés qui ont vécu ce phénomène de l’intérieur ont une confiance toute relative quand ils entendent Faurecia parler de création d’emplois.

Dans le contexte économique actuel, nous savons pertinemment que dans ces usines ultras modernes, l’automatisation et la robotisation vont servir avant tout la compétitivité et la rentabilité, il n’y aura pas de place pour les nombreux salariés en difficulté, ceux qui sont usés prématurément par des conditions de travail difficiles. Plus d’un tiers de l’effectif ouvrier est touché par une restriction médicale ce qui donne un aperçu de la dureté de nos conditions de travail.

La direction s’attaque d’ailleurs à cette catégorie de salariés depuis l’année dernière en proposant des départs anticipés.

Les quelques postes de travail qui accueillaient les salariés avec des restrictions médicales n’existeront plus sur Allenjoie. Nous savons que dans le jargon patronal une usine ultra moderne/ultra performante en termes de productivité équivaut à des conditions de travail difficiles pour une population vieillissante. Les salariés de Faurecia Beaulieu nous font part régulièrement de leurs inquiétudes, de leurs doutes quant à notre avenir sur le site d’Allenjoie, inquiétudes que nous partageons.

Petites précisions :

Dans l’article du vendredi 19 mars, on parle d’une usine de 22 000 m² pour Clean Mobility (Systèmes d’Echappement). En réalité l’usine de production d’Etupes sera de 11 500 m² contre 33 000 m² actuellement. L’atelier prototype sera de 4600 m2. Au bout du bâtiment, un terrain de 9000 m2 reste disponible pour une « extension possible » en vue d’une « éventuelle » production de réservoir à hydrogène.

En résumé et concrètement : les salariés vont quitter progressivement le site de Beaulieu après les congés d’été pour une usine toute neuve à Allenjoie sur une surface 3 fois plus petite, pour fabriquer 90 produits finis (majoritairement pour des véhicules fabriqués à Sochaux et Mulhouse) au lieu de 580 aujourd’hui. Pour nous « rassurer » la direction nous parle de fabrication de réservoir à hydrogène pour 2024 dans une usine pas encore sortie de terre, avec tellement d’incertitudes qu’il faut rester très prudent pour l’instant.

Pour la CGT il est difficile de voir le verre à moitié plein quand les effectifs n’ont cessé de diminuer depuis des années et que toutes les communications dans les instances du personnel concernant l’hydrogène restent au conditionnel. A l’instar de Faurecia siège qui annonce la création de 300 emplois, les salariés de Beaulieu et la CGT aurait aimé entendre la même chose pour la branche Echappement.

Laisser un commentaire