Puisque le ministre Blanquer ne le fait pas, le SNUipp-FSU souligne qu'au gré des confinements/déconfinements, l'Ecole publique a toujours répondu présente. Elle a répondu présente malgré les injonctions de dernière minute, les nombreuses contradictions entre les annonces médiatiques du ministre et la possibilité de réalisation sur le terrain, malgré les mensonges à répétition, la manipulation des chiffres, les protocoles sanitaires irréalisables, le manque de personnel, etc.
La deuxième vague était annoncée pour cet automne depuis le mois de juin. Pour autant, le ministre s'est contenté d'annoncer que l'Ecole était prête et qu'il passait sa meilleure rentrée alors que RIEN n'était anticipé. Mais les enseignants ont assuré leur mission de leur mieux. La conviction que le danger d'une nouvelle déscolarisation des enfants serait encore pire que le danger sanitaire a conduit les professionnels de l'éducation à tenir bon coûte que coûte et sans aide, sans accompagnement du ministère.
Ils ont accueilli les élèves des collègues malades et non remplacés, quitte à les entasser dans des classes parfois déjà trop étriquées en temps normal et malgré la préconisation d'éviter tout brassage des groupes. Ils ont fait classe malgré l'incompréhension de la gestion des "cas contacts à risques" en milieu scolaire (le voisin de classe d'un enfant atteint de la COVID n'est pas cas contact et ses parents ne sont pas informés de la proximité du virus !)
RIEN POUR AIDER A LA GESTION DE LA CRISE !
Depuis de nombreuses années, les enseignants réclament de meilleures conditions pour l'exercice de leurs missions et de meilleures conditions d'apprentissage pour les élèves. Leur formation (initiale et continue) se délite, l'aide pour les élèves en difficulté également, les élèves en situation de handicap sont accompagnés par des AESH non formés, précarisés, en nombre insuffisant et non remplacés lorsqu'ils sont absents, les directrices d'écoles sont pressurisées, les équipes n'ont pas assez de temps pour travailler ensemble et le ministre se permet d'imposer des méthodes comme si les enseignants ne savaient pas faire et comme si les élèves étaient des petits robots tous identiques.
L'attractivité du métier dégringole mais le ministère n'en tire pas de leçon. Il laisse se poursuivre la baisse du niveau de vie des enseignants puisque le point d'indice est gelé depuis 2010 malgré l'augmentation du coût de la vie.
Alors que le ras le bol pré-existait, le crise sanitaire vient augmenter les difficultés puisqu'elle creuse la fracture sociale et le ministère n'octroie aucune aide pour pallier les inégalités exacerbées en milieu scolaire.
Si ! Vous l'aurez peut-être entendu annoncer le déploiement d'enseignants remplaçants pour répondre à la crise, lors de se dernière allocution télévisée fin octobre, devant des milliers de citoyennes et citoyens. Mais c'est un mensonge ! Le ministre a déployé des postes d'enseignants contractuels à embaucher pour deux mois. Dans ces conditions, impossible de trouver des candidats et la mesure reste une annonce médiatique non suivie d'effet.
Le "Grenelle des professeurs" se déroule actuellement dans des conditions grotesques. Il aboutira au mois de février.
D'ici là, les enseignants se feront entendre et ils sont dores et déjà appelés par plusieurs organisations syndicales à se mettre en grève le mardi 26 janvier 2021 !