100 000 lits (dont 83 000 en médecine) ont été supprimés en France entre 1993 et 2018

Les chiffres ne mentent jamais : entre 1993 et 2018, près de 100 000 lits (dont 83 000 en médecine) ont été supprimés en France. Mais ce qui devait fatalement arriver, arriva : la doctrine de la fermeture des lits est venue se fracasser sur l’épidémie.

Et ce mouvement de fond ne s’est pas arrêté pendant la crise : Tours, Lyon, Saint-Etienne, Nancy ou encore Besançon. On continue à sacrifier des services entiers sur l’autel d’une sacro-sainte réduction des coûts (car oui, pour nos dirigeants, la santé est un coût !).

Mais le « tout-ambulatoire » atteint ses limites sans qu’aucune solution alternative n’ait été pensée et mise en place.

L’indécence du gouvernement va même jusqu’à parler de « problème d’organisation » se dédouanant ainsi de plusieurs décennies de casse en règle de notre système de santé. Le problème structurel de sous-effectif né d’une gestion comptable de l’hôpital en dit long sur le mépris des gouvernements successifs pour nos personnels soignants.

Mais les applaudissements ne suffisent plus à réchauffer le cœur des premiers de corvée, au bord de l’épuisement devant une potentielle deuxième vague. De toute évidence, le gouvernement n’a pas tiré les enseignements de cette crise majeure. Pourtant, d’autres crises antérieures (canicule en 2003, grippe saisonnière, etc.) auraient dû alerter les pouvoirs publics sur cette situation tendue dans nos hôpitaux.

Le « Ségur de la santé », concocté par Nicole Nottat (dont les accointances avec le gouvernement n’est un secret pour personne)  ne résoudra pas le malaise profond de l’Hôpital Public et sonne, une fois de plus, comme une trahison.

On donne un coup de pouce d’un côté, et de l’autre, on impose des sacrifices sur l’organisation du travail. Les blouses blanches n’attirent plus et les vocations se font rares. Pourtant, des embauches immédiates sont impératives si l’on veut sauver le système de santé français.

Mais le veut-on vraiment ?

 Nous revendiquons donc :

·        L’arrêt immédiat des restructurations en cours et la réouverture de lits, structures, établissements nécessaires.

·        L’augmentation immédiate des salaires pour l’ensemble des personnels : le médicosocial et le social étant écarté des augmentations salariales actuelles dans le protocole.

·        L’engagement d’un calendrier et d’une méthode sur le chantier de réingénierie des métiers : la revisite des grilles salariales pour tous les autres métiers de toutes les filières et catégories : administratives, ouvrières, paramédicales, médico-techniques, socio-éducatives, etc... La question de la pénibilité des métiers avec la garantie du maintien ainsi que l’extension de la catégorie active. L’égalité professionnelle Femme et Homme pour nos métiers à prédominance féminine ainsi que l’augmentation des pensions de retraite.

·        Un plan urgent et massif de formation et de recrutement de personnels pour l’ensemble de nos secteurs (immédiatement un engagement d’un minimum de 100 000 postes pour l’hôpital public, 200 000 en EPHAD et 100 000 pour les autres secteurs) une des conditions pour améliorer réellement les conditions de travail des professionnels et la prise en charge de la population.

·        La reprise immédiate de la totalité de la dette des établissements, l’arrêt de la T2A et l’augmentation des moyens du financement de la Loi sur le Financement de la Sécurité Social.

·        La reconnaissance en maladie professionnelle de la COVID 19 pour les salarié-e·s de nos secteurs sans condition.

·        La prime COVID 19 pour l’ensemble des personnels.

·        L’extension des futurs accords salariaux au secteur privé non lucratif avec les mêmes condition d’augmentation pour une harmonisation de haut niveau entre le public et le privé qui doit se traduire par une négociation entre les organisations syndicales représentatives et les employeurs dans la branche et les conventions collectives concernées soumises à l’agrément de l’état.

 

RASSEMBLEMENT PLACE SAINT-JACQUES BESANCON

 15 octobre à 14H00

 MANIFESTATION EN DIRECTION DE L’ARS VIA CLS BELLEVAUX

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