Belfort GE: gréve, blocage et unité syndicale

Mercredi 5 mai, plus de 300 personnes sont venues soutenir les grévistes de GE Steam Power qui tiennent un piquet de gréve depuis jeudi dernier devant l’entrée de l’usine, et bloquent par la même occasion une turbine devant partir pour l’Angleterre.

Ferveur syndicale

Les discours des représentants syndicaux étaient déterminés, tous ont félicité l’unité syndicale ayant permis ce blocage. Un blocage dont personne ne s’attendait. Jeudi 29 avril, les syndicats devaient symboliquement bloquer le départ du convoi exceptionnel et l’accompagner. Au final, des salarié-e-s ont été contraints de se coucher devant le camion suite à une entourloupe provenant du chauffeur routier. Ce fut donc un blocage. La CGT a fait une démonstration de force et de solidarité en invitant des délégués syndicaux de plusieurs secteurs industriels différents. Tous, appellent à une convergence des combats syndicaux, dans le privé, comme dans le public. Tous, témoignent des attaques violentes, qu’exercent les actionnaires internationaux sur l’industrie française, avec la complicité des dirigeants. Un porte parole de Sud Solidaire rappelle que leur syndicat n’est pas invité à la table des négociations. Par solidarité, les autres syndicats ne devraient accepter aucunes négociations tant que tous les salarié-e-s ne sont pas representé-e-s par les divers syndicats existants, y compris ceux se formant pendant la lutte actuelle. Ce blocage et ce piquet de gréve tiennent bon, assurés en grande partie par les salarié-es, syndiqué-es ou non. Beaucoup de citoyen-ne-s sont venus, depuis presque une semaine, apporter leur soutient matériel ou moral. Mais ce n’est pas suffisant, cette lutte mérite un soutient bien plus massif provenant de toute la population de l’aire urbaine et même de plus loin.

Présence bourgeoise

Les différents élus et représentants des partis politiques sont venus se pavaner et faire leur pièce de théâtre habituelle. Leur stratégie est de noyer la lutte des classes en s’autoproclamant soutient des salarié-e-s. Comme à leur habitude, ils sont venus faire des discours plats et inutiles qui n’ont aucun fond pragmatique pour les travailleur-se-s. Ces politiciens, dont le bourgeois autoritaire Damien Meslot, ont tout de même reçu des applaudissements provenant des syndicats réformistes.

Continuité du blocage

La turbine, bloquée actuellement, devait de toute façon être stockée en Angleterre, « elle est même mieux ici » selon un ingénieur du site. D’un point de vue pragmatique, ce blocage n’a pas fait trembler les actionnaires. C’est la symbolique de ce piquet de gréve qui est un affront de taille pour les ultra-riches américains. Cela les pousse à négocier à l’heure actuelle. Cependant, si le blocage continue, les dirigeants de GE vont plier. Un autre ingénieur du site nous dit qu’une grosse commande à destination d’Israël s’apprête à partir. Elle est très attendue par leurs acheteurs. Il est certain que si le blocage continue, les travailleu-r-se-s auront un moyen de pression conséquent, qui engendrera une gréve générale et fera gagner la lutte. Les salarié-e-s doivent exiger l’arrêt immédiat des licenciements et imposer un effectif minimum dans l’usine. Non négociable ! Loral Aitken, spécialiste des ultra-riches et des violences bourgeoises

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